Troisième journée
Vendredi 11 avril. Quelques coups de feu échangés dans la nuit. A l’aube le tocsin de Saint Bonaventure sonne et le feu recommence partout. Des coups de fusils ont été tirés sur les artilleurs du pont Morand de la maison qui forme l’angle de la rue Basseville (fragment Est de la rue de l’Arbre Sec). Elle est foudroyée par la batterie. Un pétard est placé sur une maison de la rue Mercière par la troupe. L’explosion fracasse les portes et les devantures des boutiques et ébranle, jusque dans leurs fondements ces maisons anciennes. De gros projectiles tirés par les insurgés depuis la terrasse de Fourvière, tombent sur les maisons de la place Bellecour. Comment on-ils pu se procurer deux canons ? Ils proviennent du fort Saint Irénée. La troupe évacue la rive droite de la Saône pour se consacrer à renforcer Bellecour. Le faubourg de Vaise est entièrement aux mains des insurgés. La population paraît de leur côté.
A Saint-Étienne tous les métiers de passementerie sont arrêtés. 3 000 tisseurs se réunissent devant l’Hôtel de Ville. Echanges de coup de feu. La troupe garde le pouvoir et les Stéphanois ne pourront rejoindre Lyon.
Les insurgés paraissent manquer d’armes. Ils vont en chercher dans les communes autour.
« La Guillotière fait sa soumission dans la soirée. » (J-B Monfalcon).
Quatrième journée
Samedi 12 avril. La neige tombe à gros flocons. Le froid est vif. « A quelles fatigues les troupes ne son-elles pas exposées ! Elles bivouaquent en plein air ; tandis que les révoltés se retirent le soir dans leur demeure. » (J-B Monfalcon).
Depuis 3 jours toutes les communications entre les quartiers sont interrompues. Pas de lettres envoyées ni reçues mais surtout les malades restent sans secours et il est des maisons dans lesquelles se trouvent depuis plusieurs jours des morts. Contrairement à l’affirmation de Monfalcon, la Guillotière est loin d’être soumise ! Il écrit : « Le Guillotière a recommencé le feu. Ce faubourg est une ville ; si elle reste au pouvoir des insurgés, la position de la garnison de Lyon pourra devenir critique. »
Les troupes du quartier St Jean sont amenées pour s’en servir à l’attaque de la Guillotière. Dans un premier temps il est décidé de raser le faubourg. Au dernier moment, la troupe est envoyée en trois colonnes. Le bataillon du 21ème prend possession du faubourg.
Massacre à Vaise :
Vaise est sous domination républicaine. Le général Fleury est résolu à l’attaque. Le fort Saint-Jean tire sur les insurgés. Des troupes partent des Chartreux, de la caserne d’Orléans et descendent à la caserne de Serin. Alors qu’une partie des troupe partent prendre par revers le faubourg, une autre pénètre par le pont de Serin, jusque dans la Grande Rue, arrive à la Pyramide, se dirige à gauche et opère une jonction avec ceux venant de Pierre Scize. Menace de brûler le faubourg si la population est hostile. Monfalcon : « La résistance des républicains est très faible, ils lâchent pied dès qu’ils se voient attaquer en face. Ceux qui se sont embusqués dans les maisons, continuent à tirer sur la troupe. Ils tuent 3 officiers, en blessent un autre et tuent ou blessent 10 soldats ou sous-officiers » (sic). Au port Mouton les soldats sont assaillis par une grêle de balles. Ils ripostent, s’élancent dans les maisons. 15 morts sont comptés auprès de la Pyramide. Les 15 soldats du bataillon disciplinaire qui ont rejoint les insurgés sont fusillés sur place. Tout homme trouvé les mains et les lèvres noircies par la poudre, passe par les armes. 47 cadavres attestent de la vengeance des soldats : 26 sont ceux d’insurgés pris les armes à la main ; 21 n’appartiennent pas au parti qui a combattu : on y voit des enfants, des femmes, des vieillards impotents. (J-B Monfalcon) A 4 heures du soir la résistance a cessé.
A Lyon les insurgés occupent la place de la Fromagerie, l’église Saint-Nizier, la place des Cordeliers et l’église Saint Bonaventure. Nombreux combats. 11 insurgés sont tués dans l’église Saint Bonaventure et 2 sur la place.
Combat également sur le quai de Bondy. Les soldats tiennent le pont et le canon des Chartreux est dirigé sur l’hôtel du Chapeau Rouge. Deux heures de combat font taire le feu des insurgés.
Fin de la journée. « Une grande question politique vient de se résoudre à Lyon : la république a perdu son procès pour jamais. » (J-B Monfalcon).
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire