« Que la France sache enfin que ce n’est point le pillage et la détestation qui les ont fait agir ».
A propos de la révolte de novembre 1831 L’Echo de la Fabrique du 27 novembre 1831
« Quand dans le quartier des Capucins depuis qu’on a vu la conduite généreuse des industriels, on dit pour signaler un homme vertueux : il a le cœur d’un ouvrier. »
L’Echo de la Fabrique du 27 novembre 1831
« On félicitait un ouvrier de ce qu’il n’avait pas été blessé dans les trois journées ; Parbleu, répondit-il, les négociants nous avaient tellement fait maigrir qu’ils ne pouvaient plus nous ajuster ! »
L’Echo de la Fabrique du 27 novembre 1831
« Je ne donnerai pas une pièce à la Croix-Rousse, elle n’est peuplée que de racailles. »
Un négociant. Propos rapportés par l’Echo de la Fabrique du 11 décembre 1831
« Ce n’est pas une aumône qu’ils sollicitent, c’est de l’ouvrage et le salaire raisonnable de cet ouvrage. »
L’Echo de la Fabrique du 25 décembre 1831
« Ils veulent vivre non pas en oisifs pour qui les dons du passants ou des maisons de charité sont le plus souvent un aliment à la fainéantise ; ils veulent vivre, mais vivre en travaillant. »
L’Echo de la Fabrique du 25 décembre 1831
« Les ouvriers avaient sollicité une amélioration à leur sort et on leur a envoyé le ministre de la guerre, 26 000 hommes de garnison, des canons etc… Sensible amélioration !
L’Echo de la Fabrique du 25 décembre 1831
« Sur tous les murs de notre ville on lisait en tête des affiches : Ministère de la guerre ! Que n’y lisait-on plutôt : Ministère des finances ou du commerce et des travaux publics ! »
L’Echo de la Fabrique du 25 décembre 1831
« La colère entre les ouvriers et les négociants est-elle apaisée ? Et certes oui, depuis qu’on les a désarmés. »
L’Echo du 25 décembre 1831
« Nous souhaitons au député qui prétend que l’ouvrier peut vivre avec 18 sous par jour qu’il prenne pour lui cette somme et donne le superflu de ses revenus aux malheureux dont-il n’a pas craint de mettre en doute la misère. »
Echo de la Fabrique du 1 janvier 1832
« Un prince a dit : « Les intérêts des uns doivent être les intérêts des autres. » Les ouvriers sont toujours les « uns » quand sauront-ils donc les autres ? »
L’Echo de la Fabrique en 1832
« Un prince a dit : « Le fabricant et l’ouvrier ne doivent faire qu’un ! C’est fort bien ! Pourvu que ce ne soit pas quand l’un aura mangé l’autre. »
L’Echo de la Fabrique en 1832
« Quand on dit à un égoïste que les ouvriers se meurent de faim, il répond : « Ce ne sont pas ceux-là qui se plaignent. »
L’Echo de la Fabrique 1832
« L’homme n’est point né pour vivre isolé. Le premier besoin de son enfance est de chercher une société. »
D’un système d’association entre les chefs d’atelier et ouvriers en soie. Echo de la Fabrique de 1832
« C’est par les peuples que se sont opérées les révolutions : les unes dans l’intérêt des grands hommes, dont la gloire avait ébloui les masses ; les autres pour conquérir la liberté. »
Echo de la Fabrique d’avril 1831
« Un canut demande s’il a le droit de récuser son juge, lorsque celui-ci récuse la loi. »
A propos de conseil des Prud’hommes. Echo de la Fabrique de juillet 1832
« L’assiette de l’impôt est vicieuse. Le pauvre paie proportionnellement plus que le riche, chacun le comprend et le dit ; chacun sent qu’il faut changer de route et cependant tous crient haro lorsqu’on parle d’innovation. »
L’Echo de la Fabrique en 1832
« La liberté de la presse est, dans une civilisation perfectionnée, la base de toutes les institutions sociales et politiques, c’est un droit qui renferme tous les autres, les résume et les garantit tous. »
L’Echo de la Fabrique 1833
« De qui les guerres dévorent-elles le sang, si ce n’est celui de prolétaires ? Le temps des conquêtes est passé et la plus belle qui reste à faire, c’est de mettre en rapport tous les peuples. »
Sur l’Europe des peuples. L’Echo de la Fabrique en 1833
« Pourquoi, tandis que des capitalistes, des négociants, des armateurs se réunissant en société sous le nom de compagnies pour opérer avec leurs capitaux, des chefs d’ateliers, des ouvriers ne pourraient-ils pas se réunir pour opérer avec leurs faibles ressources ? »
L’Echo de la Fabrique 1833
« Vous l’avez dit : les travailleurs ne peuvent améliorer leur sort que par une association toute fraternelle. Leurs intérêts sont les même. Loin de se haïr, ils doivent s’aider mutuellement. »
Les ouvriers en soie de Lyon à leurs frères les tailleurs de pierre 1833
« Le faisceau qui lie les classes laborieuses, créé presque hier, est aujourd’hui indissoluble : produit de progrès des Lumières, fondé sur un droit incontestable, celui d’associations, il se corrobore par le temps et se maintiendra par la justice et la morale. »
L’Echo de la Fabrique en 1833
« De tant de faisceaux séparés ne formons qu’un seul faisceau : les travailleurs ne peuvent améliorer leur sort que par une association toute fraternelle. Puisse votre exemple amener enfin le professions se donner la main. »
Les ouvriers tailleurs de pierre aux ouvriers en soie. L’Echo de la Fabrique du 12 mai 1833
« Les chefs d’atelier élevèrent un autel à l’union des travailleurs ; ils fondèrent le mutuellisme qui fut définitivement constitué le 28 juin 1828. »
L’Echo de la Fabrique en 1833
« Le remède à l’exploitation des classes laborieuses, par un petit nombre d’hommes, se fera attendre encore longtemps ; il ne peut arriver que lentement et à mesure que la raison gagnera du terrain sur la cupidité. »
L’Echo de la Fabrique 1833
« Il appartient surtout de dire combien nous trouvons noble et belle la pansée qui les a ainsi poussées à travailler à l’émancipation de leur sexe. »
A propos de Mme Niboyet. Echo de la Fabrique en 1833
« Ainsi l’ouvrière que la misère et l’exemple n’ont pas corrompue doit travailler toute sa vie, vivre les plus dures privations, et au milieu de cette lutte entre le malheur et l’infamie, voir arriver des infirmités précoces, une vieillesse anticipée. »
Jane Dubuisson dans l’Echo de la Fabrique en 1833
« La cause de la femme n’est-elle pas toute entière dans le progrès de l’humanité ? C’est à nous, prolétaires féminins, qu’appartient la large part des misères humaines, des droits faussés, méconnus. »
Une abonnée à l’Echo de la Fabrique en 1833
« A nous la plainte et l’espoir d’un meilleur avenir ! Quel a été notre sort jusqu’à ce jour ? Quel est notre partage, que sommes nous, nous, la moitié du genre humain. »
Une lectrice de l’Echo de la Fabrique en 1833
« Dans notre civilisation tant vantée, nous sommes de grands enfants que tout à tour l’on caresse et l’on opprime. »
Une abonnée de l’Echo de la Fabrique en 1833
« On demandait à un homme de loi pourquoi il y aurait neuf prud’hommes marchands et seulement huit ouvriers. C’est, répondit-il, pour qu’il y ait autant de raison d’un côté que de l’autre. »
A propos de conseils de Prud’hommes. L’Echo de la Fabrique en 1832
« Est-il juste que deux enfants nés le même jour, à la même heure, l’un soit condamné aux ténèbres de l’ignorance, aux douleurs de la misère, tandis que l’autre jouira des bienfait de l’instruction, des enchantements de la richesse ? »
Réflexions prolétaires dans l’Echo de la Fabrique de 1832
« Jésus-Christ dit bien au faible de souffrir l’injure du fort ; au pauvre de supporter le dédain du riche, mais il ne prévoit pas le cas où le pauvre et le faible ne voudront plus supporter le dédain et l’injure »
L’Echo de la Fabrique en 1833
« Intitulez-vous hautement Journal des Canuts, on rira d’abord, ensuite on s’y accoutumera ; ce nom deviendra aussi noble que celui de banquier, médecin, avocat etc… et vous aurez fait un acte de haute sagesse. »
Labory, chef d’atelier, dans l’Echo de la Fabrique à propos du concours pour changer le mot canut
« Ainsi la première nécessité est l’établissement d’une jurisprudence fixe pour décider, d’une manière uniforme toutes les questions qui se présentaient. »
Dans l’Echo de 1832 à propos des Prud’hommes
« Dormez en paix, victimes de novembre ! Que la terre vous soit légère ! Votre sang a fécondé le sol où doit croître l’arbre de l’émancipation des prolétaires… »
Extrait de la première page de l’Echo de la Fabrique du dimanche 25 novembre 1832
« Messieurs, vous êtes appelés à être chefs de commerce un jour ; ainsi je ne saurais trop vous recommander la sévérité envers les ouvriers : ce n’est qu’en les tenant ferme, qu’on vient à bout de ces gens-là. C’est homme qui sort, est honnête, intelligents et laborieux, mais raisonneur et insolent ; dès lors il st urgent de s’en débarrasser au plus tôt. »
Propos d’un négociant à ses commis, recueillis par l’Echo de la Fabrique en 1832
« Vous avez fait citer six membres du conseil exécutif de l’association des Mutuellismes en raison des événement de février ; Nous sommes aussi bien qu’eux et nous venons à ce titre réclamer notre part de solidarité afin que nous puissions nous retrouver sur les bancs des accusés avec nos frères. »
Extrait de la lettre signée par 20 mutuellistes et envoyée au procureur du roi en 1834
« Sous l’application de la loi contre les associations, votée naguère par la Chambre des Députés, adoptée par celle des Pairs et enfin sanctionnée par le roi vous avez compris que désormais les travailleurs cesseront de pouvoir se réunir et se concerter. »
L’Echo de la Fabrique le 20 avril 1834, dernier numéro
« Si maintenant on porte plus haut ses regards, on voit la grande famille des travailleurs sortir de l’état d’ilotisme où l’avait enchaînée de barbares préjugés et l’avidité criminelle de quelques uns et mettre en terme à la honteuse exploitation de l’homme par l’homme. »
L’Echo de la Fabrique du 9 février 1834
« On voit la grande famille des travailleurs traiter d’égale à égale avec les capitalisme, forcer enfin le législateur à écrire dans ses codes une égalité réelle, à conférer aux travailleurs les droits politique et arriver au gouvernement du peuple par le peuple. »
L’Echo de la Fabrique du 9 février 1834
« Considérant que l’association des travailleurs est une nécessité de notre époque, qu’il est pour eux une condition d’existence, que toutes les lois qui y porteraient atteinte auraient pour effet immédiat de les livrer sans défense à l’égoïsme et à la rapacité de ceux qui les exploitent. »
Extrait de la protestation des mutuellistes signée par 2544 sociétaires en 1834
« L’enterrement d’un chef d’atelier mutuelliste est l’occasion d’un déploiement de force et d’une menace indirecte adressée au pouvoir. Huit mille ouvriers ferrandiniers et mutuellistes compose le cortège funèbre. »
Récit de JB Monfalcon sur le dimanche 6 avril 1834
« C’est moi aussi qui proposai d’inscrire sur le drapeau des ouvriers ces mots qui sont devenus fameux depuis : VIVRE EN TRAVAILLANT OU MOURIR EN COMBATTANT. »
Extrait de : Confession d’un malheureux ; Vie de Jean-Claude Romand publié par Edouard Servan de Sugny en 1846
« Que l’on ne l’oublie pas et les travailleurs l’ont bien compris : tous ceux arrivent à quelque titre que ce soit sur le terrain de la production, tous ceux qui contribuent à la richesse publique, soit avec le rabot, la bêche ou la navette, tous ceux-là sont frères et leurs intérêts sont identiquement liés. »
Echo de l’Industrie journal des intérêts des travailleurs de la Fabrique Lyonnais de 1845
« Parler de la pluie et du beau temps, est-ce parler politique ? Oui parce que la pluie et ensuite le beau temps, cela veut dire…. »
L’Echo de la Fabrique d’octobre 1832
« A l’union de tous les industriels !* » Labory chef d’atelier prud’hommes
« A l’industrie ! A ses bienfaits ! » Falconnet chef d’atelier prud’hommes
« Aux travailleurs ! » Maisonneuve commis-négociant
Toast portés lors du banquet d’anniversaire de la fondation de l’Echo de la Fabrique le 28 octobre 1832
*industriels : autre mots pour désigné les ouvriers (NDLR)
« Au bonheur prochain du prolétaire ! » Berger chef d’atelier gérant de l’Echo
« A la prospérité de l’Echo de la Fabrique ! » Blanc chef d’atelier
« Au courage civil ! » Marius Chastaing rédacteur en chef de l’Echo
« A l’égalité sociale » Jacob chef d’atelier
« A l’instruction répandue jusques dans les dernière classes du peuple ! » Alexandre Bret rédacteur au Précurseur
Toast portés lors du banquet d’anniversaire de la fondation de l’Echo de la Fabrique
« A l’émancipation des classes industrielles ! » Martinon chef d’atelier prud’homme
« A la destruction des abus de la fabrique ! » Legras chef d’atelier
« A l’émancipation des prolétaires ! » Barreaud teneur de livre
« Aux droits et aux devoirs des industriels travailleurs ! » Vernay chef d’atelier
« A la libre défense devant le conseil des prud’hommes ! » Sigaud chef d’atelier
Toast portés lors du banquet d’anniversaire de la fondation de l’Echo de la Fabrique
« A la prospérité à venir du commerce ! A l’amélioration du sort de la classe ouvrière ! Au gouvernement qui protégera ce nouvel ordre social ! » Buffard plieur d’étoffe de soie
« A l’union des travailleurs ! » Bofferding chef d’atelier
« A la concorde ! » Bouvery chef d’atelier
Toast portés lors du banquet d’anniversaire de la fondation de l’Echo de la Fabrique
mardi 19 juillet 2011
jeudi 7 juillet 2011
Jacquard avait-il une fille ?
Dans La Tribune Lyonnaise fondée en 1845 par Marius Chastaing qui fut également à la naissance en octobre 1831 de l’Echo de la Fabrique on peut lire :
« …une nouvelle nous apprend que la fille de l’immortel Jacquard mène une vie languissante comme sous-maitresse dans un obscur pensionnat à Valence.
Jacquard, on le sait, est mort pauvre, sa statue décore l’une de nos places et sa fille aurait de la peine à gagner son pain de chaque jour, en attendant que la vieillesse ou les infirmités lui en ôtent le pouvoir ! Viendra-t-elle un jour mendier au pied de la statue élevée à son père par la reconnaissance publique !
La France littéraire a pris sous sa protection la petite nièce du grand Corneille. La France industrielle n’en doit-elle pas faire autant pour l’unique fille du grand Jacquard.
Nous ne faisons que former un vœu ; il sera sans doute entendu, et nous espérons que le conseil des Prud’hommes, après s’être enquis de la position de la fille de Jacquard* prendra lui-même une louable initiative ; c’est à lui qu’elle appartient, et nous serons heureux d’avoir contribué à une chose utile et glorieuse pour notre pays, en faisant un appel à son patriotisme et à son zèle pour la fabrique.
*Nous avons bien fait d’employer un forme dubitative, car Le Rhône (n°4837) contient une lettre de M. F.G. de Valence qui dément ce fait. Mlle Jacquard employée chez lui appartient à une famille de Lausanne et renseignement pris, Jacquard n’a point laissé de fille. »
« …une nouvelle nous apprend que la fille de l’immortel Jacquard mène une vie languissante comme sous-maitresse dans un obscur pensionnat à Valence.
Jacquard, on le sait, est mort pauvre, sa statue décore l’une de nos places et sa fille aurait de la peine à gagner son pain de chaque jour, en attendant que la vieillesse ou les infirmités lui en ôtent le pouvoir ! Viendra-t-elle un jour mendier au pied de la statue élevée à son père par la reconnaissance publique !
La France littéraire a pris sous sa protection la petite nièce du grand Corneille. La France industrielle n’en doit-elle pas faire autant pour l’unique fille du grand Jacquard.
Nous ne faisons que former un vœu ; il sera sans doute entendu, et nous espérons que le conseil des Prud’hommes, après s’être enquis de la position de la fille de Jacquard* prendra lui-même une louable initiative ; c’est à lui qu’elle appartient, et nous serons heureux d’avoir contribué à une chose utile et glorieuse pour notre pays, en faisant un appel à son patriotisme et à son zèle pour la fabrique.
*Nous avons bien fait d’employer un forme dubitative, car Le Rhône (n°4837) contient une lettre de M. F.G. de Valence qui dément ce fait. Mlle Jacquard employée chez lui appartient à une famille de Lausanne et renseignement pris, Jacquard n’a point laissé de fille. »
dimanche 3 juillet 2011
Rixe entre ouvriers en soie
Tout n’est pas idyllique dans les rapports entre ouvriers en soie. La solidarité ouvrière n’est pas une généralité comme le rapporte un article du Censeur, repris par l’Echo de la Fabrique de 1841, le 31 août 1845.
« Une rixe sanglante a eu lieu le jeudi 15 août, sur la place de la Croix-Rousse, entre les compagnons ferrandiniers (tisseurs de soie) et les ouvriers de même état, non ferrandiniers. La police aidée de la troupe est venue mettre fin à cette lutte. Plusieurs ouvriers ont été arrêtés. Ces luttes sont déplorables ; les travailleurs ont mieux à faire qu’à s’entretuer pour des futilités, des mots. Les associations de compagnonnage sont de bonnes choses mais les faire servir à des haines sans but, à des combats absurdes, c’est les rendre odieuses. Il serait bientôt temps que les ferrandiniers et autres ouvriers voulussent s’apercevoir qu’ils font parfaitement les affaires de ceux qui repoussent toute réforme sociale, toute organisation du travail, et qui, aux tentatives faites dans ce but, peuvent opposer ces luttes de bêtes sauvages. »
« Une rixe sanglante a eu lieu le jeudi 15 août, sur la place de la Croix-Rousse, entre les compagnons ferrandiniers (tisseurs de soie) et les ouvriers de même état, non ferrandiniers. La police aidée de la troupe est venue mettre fin à cette lutte. Plusieurs ouvriers ont été arrêtés. Ces luttes sont déplorables ; les travailleurs ont mieux à faire qu’à s’entretuer pour des futilités, des mots. Les associations de compagnonnage sont de bonnes choses mais les faire servir à des haines sans but, à des combats absurdes, c’est les rendre odieuses. Il serait bientôt temps que les ferrandiniers et autres ouvriers voulussent s’apercevoir qu’ils font parfaitement les affaires de ceux qui repoussent toute réforme sociale, toute organisation du travail, et qui, aux tentatives faites dans ce but, peuvent opposer ces luttes de bêtes sauvages. »
Vogue de la Croix-Rousse : 15 jours en 1891 !
Le 4 octobre 1891 le quotidien républicain l’Echo de Lyon informe en ces termes de l’ouverture de la vogue de la Croix-rousse :
« La dernière vogue de l’année, celle de la Croix-Rousse, a commencé hier.
Les baraques des forains, installées la semaine dernière sur les quais du Rhône, couvrent maintenant la partie du boulevard de la Croix-Rousse comprise entre la gare de la nouvelle ficelle et la mairie.
L’animation est grande le soir sur le plateau ; nos braves canuts, la journée terminée, après une promenade sur le boulevard, envahissent les cafés ou rentrent chez eux manger les marrons grillés et boire le traditionnel vin doux.
La vogue durera quinze jours, après quoi les forains s’éparpilleront dans le Midi, pour nous revenir au printemps prochain. »
« La dernière vogue de l’année, celle de la Croix-Rousse, a commencé hier.
Les baraques des forains, installées la semaine dernière sur les quais du Rhône, couvrent maintenant la partie du boulevard de la Croix-Rousse comprise entre la gare de la nouvelle ficelle et la mairie.
L’animation est grande le soir sur le plateau ; nos braves canuts, la journée terminée, après une promenade sur le boulevard, envahissent les cafés ou rentrent chez eux manger les marrons grillés et boire le traditionnel vin doux.
La vogue durera quinze jours, après quoi les forains s’éparpilleront dans le Midi, pour nous revenir au printemps prochain. »
La vogue…mais celle de la place Sathonay
Le journal l’Echo de Lyon dans son numéro du 26 septembre 1891 peut annoncer à ses lecteurs :
« Dimanche 27 courant et lundi 28, grande vogue tenue par les commerçants et les jeunes filles du quartier.
Les plus grandes attractions foraines tel que chars tournants, balançoires, etc. y seront rassemblées
A l’occasion de la vogue, les commerçants ont pris des mesures pour offrir les premiers marrons de l’année et se sont tous munis de vins blancs nouveaux du Beaujolais. Les nombreux visiteurs trouveront dans cette fête le plus gracieux accueil
Lundi 28, un magnifique feu d’artifice sera tiré de la place. A 8 h grand bal public pendant les deux jours. »
« Dimanche 27 courant et lundi 28, grande vogue tenue par les commerçants et les jeunes filles du quartier.
Les plus grandes attractions foraines tel que chars tournants, balançoires, etc. y seront rassemblées
A l’occasion de la vogue, les commerçants ont pris des mesures pour offrir les premiers marrons de l’année et se sont tous munis de vins blancs nouveaux du Beaujolais. Les nombreux visiteurs trouveront dans cette fête le plus gracieux accueil
Lundi 28, un magnifique feu d’artifice sera tiré de la place. A 8 h grand bal public pendant les deux jours. »
vendredi 1 juillet 2011
Nos trottoirs !
On peut lire dans un numéro de l’Echo de Lyon de 1891 ce billet d’humeur. Toute ressemblance avec la situation actuelle est fortuite, d’autant qu’il ne parle pas des vélos !
« On se plaint vivement de l’envahissement des tables des cafés et des étalages de marchands. Certains industriels abusent véritablement de la tolérance qui leur est accordée en agrandissement ainsi leurs établissements.
Il serait bon de leur rappeler que nos trottoirs ne sont pas faits pour servir de lieu de débarras mais bien affectés aux piétons. »
« On se plaint vivement de l’envahissement des tables des cafés et des étalages de marchands. Certains industriels abusent véritablement de la tolérance qui leur est accordée en agrandissement ainsi leurs établissements.
Il serait bon de leur rappeler que nos trottoirs ne sont pas faits pour servir de lieu de débarras mais bien affectés aux piétons. »
La vogue et le bruit
Au conseil municipal du 29 septembre 1891, il est question du bruit intense généré par les vogues. Un conseiller municipal M. Bessière signale cet état de fait en précisant que l’on entend de la rive droite du Rhône une sirène à vapeur qui appelle les passants à la vogue du pont Lafayette. D’autre part M. Bessière constate que les orgues prennent chaque jour des proportions plus considérables. « Les vogues sont faites pour la distraction des citoyens mais non pour troubler la tranquillité de la population ».
M. Rossigneux qui préside la séance en l’absence du maire le docteur Gailleton retenu par ailleurs, le rassure en l’informant que « la question a été résolue : la sirène a été interdite et la modération imposée aux orgues. »
M. Pichot quand à lui proteste contre la prolongation de la vogue du pont Lafayette et invoque le cahier des charges au terme duquel aucune prolongation ne peut être accordée, sous quelque prétexte que se soit. M. Rossigneux lui rétorque aussitôt « qu’il n’est pas question ici du cahier des charges. La prolongation de la vogue du pont Lafayette a été accordée à cause de nombreuses pétitions. » Ce qui fait dire à M. Pichot : » Dans le cahier des charges, les jours de vogue sont indiqués d’une façon précise. Il n’y a pas lieu de s’écarter de ces indications. »
M. Rossigneux qui préside la séance en l’absence du maire le docteur Gailleton retenu par ailleurs, le rassure en l’informant que « la question a été résolue : la sirène a été interdite et la modération imposée aux orgues. »
M. Pichot quand à lui proteste contre la prolongation de la vogue du pont Lafayette et invoque le cahier des charges au terme duquel aucune prolongation ne peut être accordée, sous quelque prétexte que se soit. M. Rossigneux lui rétorque aussitôt « qu’il n’est pas question ici du cahier des charges. La prolongation de la vogue du pont Lafayette a été accordée à cause de nombreuses pétitions. » Ce qui fait dire à M. Pichot : » Dans le cahier des charges, les jours de vogue sont indiqués d’une façon précise. Il n’y a pas lieu de s’écarter de ces indications. »
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