Les événements du 15 juin 1849 à Lyon et plus particulièrement à la Croix-Rousse prolongent la journée révolutionnaire du 13 juin à Paris. Cette dernière commence par une manifestation menée par Ledru-Rollin, leader de « La Montagne » pour s’opposer à l’expédition de Rome visant à rétablir la puissance temporelle du pape au détriment de la République romaine. Il faut savoir le préambule de la Constitution de 1848 stipule l’interdiction de toute entreprise « contre la liberté d’aucun peuple ». Cette manifestation tentera en vain de constituer un gouvernement révolutionnaire
Les Voraces Croix-Roussiens sont très proches politiquement de « La Montagne ». S’ils avaient rendu quelques services aux autorités lors de la révolution de 1848 en assurant notamment l’ordre dans la commune canuse, manifestement aujourd’hui, ils gênent. D’ailleurs l’organe des napoléoniens « Le Président » écrit le 19 juin 1849 : "le 2ème de ligne renvoyé de Lyon par suite de ses liaisons avec les ennemis de la République a été le jour de son départ, l’objet d’un scandale renouvelé des beaux jours d’Emmanuel Arago : chaque section de soldats était suivie d’une section de Voraces en blouse et les bataillons ainsi alternés défilaient en chantant La Marseillaise." Mieux, note ce journal tout acquis à la cause de Louis Napoléon Bonaparte, « le régiment a continué sa route en montrant partout les mêmes dispositions. A Saint-Rambert et à Saint-Didier, les soldats ont passé la nuit dans les cabarets en chantant et en troublant le repos public (…) L’officier qui commandait l’avant-garde a distribué lui-même une trentaine de numéros du Peuple Souverain. **Comme à Paris la répression est sévère. Pour les Napoléoniens ce doit être une leçon : « Aux ennemis de l’ordre, à tous ceux qui ont encore au fond du cœur de coupables pensées, nous leur répèteront le parole du général d’Arbouville : « allez voir à la Croix-Rousse et vous serez guéris de l’envie de faire des émeutes, des révolutions. » L’article décrit l’état où se trouve la Croix-Rousse : « Toutes les maisons à partir du cours des Tapis et de la Grande Place, une partie de la Grande Rue, les rues du Chariot d’Or, du Mail et des Fossés*** sont criblées d’empreintes faites par les balles ou les boulets ; pas une vitre n’est demeurée intacte. Les maisons qui formant l’angle des rues du Mail et des Fossés, de la Grande Rue et de la rue du Chariot d’Or, ont été tellement maltraitées par les boulets qu’on a été obligé de la étayer immédiatement pour éviter un écroulement.
*Voir texte les Voraces du 26 décembre 2007
**Le Peuple Souverain : journal des intérêts démocratiques et du progrès social.
***Rue d’Austerlitz
dimanche 12 juin 2011
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