jeudi 2 juin 2011
La rue de Mademoiselle Célu
Cette rue est une exception ! En effet cette voie publique qui prolonge de façon plus étroite la rue Dumont d’Urville jusqu’à la rue d’Austerlitz, porte le nom d’une femme ! Plus est, une « canuse » ! Une autre femme seulement est honorée dans le 4ème arrondissement : Marie-Henriette Maunard, femme d’un propriétaire de terrain sur lequel la rue a été percée et dont seul le prénom a été retenu. Elle se trouve perpendiculaire à la rue de Cuire, près de la place de la Croix-de-Bois qui accueille pas moins de trois rues, les rues Hénon, de Cuire et Denfert-Rochereau. Pour revenir à Jeanne-Marie Celu, sans accent si l’on en croit les documents de l’état civil, elle est née le 6 août 1780 à Lyon et plus précisément rue de la Vieille Monnaie (rue René Leynaud) dans la paroisse Saint-Piere-Saint-Saturnin. Cette paroisse n’existe plus aujourd’hui, seul reste l’église Saint-Pierre place Moissonnier. L’église Saint-Saturnin détruite à la Révolution se trouvait à hauteur du 23 de la rue Paul Chenavard. Jeanne Marie est la fille d’André Celu, marchand fabriquant d’étoffe de soie et de Catherine Commarmot. Elle appartient donc à une famille de tisseurs sur soie, d’ailleurs son frère Louis était lui aussi chef d’atelier. Elle va se marier avec un propriétaire de terrain, Jacques Rey tout en gardant son métier de canuse. En 1827 son époux fait tracer la rue qui portera longtemps son nom et qui est aujourd’hui la rue Justin Godart. Nous sommes en plein boom immobilier, les canuts et leurs métiers Jacquard arrivent sur le plateau de la Croix-Rousse, il faut aménager des voies publiques et celle qui sera tracée perpendiculairement à la montée Rey va porter le nom en 1831, de cette fabricante d’étoffe de soie. Elle a failli disparaître cette voie typiquement Croix-Roussienne lorsque le préfet Vaïsse, notre Haussmann lyonnais songea à relier la toute nouvelle rue de la République au turbulent plateau de la Croix-Rousse par une large avenue. Un temps elle se nomma rue Descorle en 1849, puis Manuel en 1850 pour revenir en 1831, rue Celu. C’est dans son appartement, au 9 de la montée Rey qu’elle devait décéder le 26 septembre 1846, 15 ans après l’attribution de son nom à cette rue bordée essentiellement d’immeubles ateliers canuts.
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