La tuberculose pulmonaire chez les canuts dans les années 1860
La phtisie des tisseurs et des dévideuses à fait l’objet d’étude de la part du docteur Hugues-François Chatin médecin du tout nouvel hôpital de la Croix-Rousse.
De 1862 à 1866 il y a eu dans cet établissement 2 024 décès. 38 % de ceux-ci (771) sont dû à la phtisie et parmi ces décès on compte 139 tisseurs, 164 tisseuses et 105 dévideuses. Le docteur Chatin note que sur les 105 dévideuses décédées, 47 avaient entre 15 et 18 ans. Pour les tisseuses on constate un quart des décès touche les jeunes de 15 à 20 ans.
Dans un classement en 1857 concernant les décès par tuberculose, sur 100 décès de toute cause, Lyon arrive en tête avec 22,2 % devançant l’hôpital des invalides de Naples 20 %, le bagne de Brest 21,5 %, Londres 18 %, Edimbourg 11,9 %. Les bagnes de Toulon et de Rochefort font 4,5 % et 2,5 %.
Par profession, les ouvriers en soie morts de la tuberculisation du poumon arrivent dans le Rhône largement en tête. 204 sur 893 décès. Les journaliers arrivent en seconde position avec 109 décès.
Pour le docteur Chatin il y a au moins trois causes qui expliquent ce fléau.
La vie sédentaire, l’atmosphère viciée des ateliers et la position courbée des tisseurs et dévideuses.
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1 commentaire:
je me suis demandé si la phtisie des canuts était uniquement une tuberculose pulmonaire, maladie infectieuse que l'on n'avait pas les moyens d'identifier à l'époque : elle pourrait avoir été causée directement par l’inhalation de poussières de la soie, et serait alors à rapprocher des pneumoconioses, qui sont dûes à des poussières minérales (charbon. amiante etc.) ou des alvéolites allergiques extrinsèques, groupe de pneumopathies attribuables à l'exposition à des poussières d'origine animale et végétale (foin, plumes d'oiseaux etc.). Cependant la soie n'apparaît pas dans la liste des substances qui causent l'une ou l'autre de ces maladies ...
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