mercredi 21 septembre 2011

Combien de métiers occupés en 1833

Pour 1833 le préfet Gasparin donne les nombres suivants en sachant que l'intitulé est :
combien les fabricants d'étoffes de soie occupent de métier :

Lyon : 16 857
Croix-Rousse : 6 259
Guillotière : 2 300
Vaise : 1 020
L'Arbresle : 1 020
Tarare : 1 170

mercredi 7 septembre 2011

Tissage : les inventions ne s’arrêtent jamais

En 1887 la Chambre de commerce de Lyon accorde des primes pour de petits perfectionnements d’outillage intéressant l’industrie de la soie. Ces perfectionnements qui seront constants pendant le XIXème siècle, ne sont pas le fruit du travail d’inventeurs patentés, de centres de recherches industriels mais sont dus à des chefs d’atelier et des ouvriers tisseurs. En échange de ces primes, les inventeurs consentent à les abandonner au domaine public. C’est pourquoi la presse va publier les adresses de ces canuts comme le fait La Tribune qui se qualifie d’organe de la démocratie Radicale.
GUERIN tisseur 4 rue de la Terrasse (perfectionnement dans le chasse-navette des métiers à tisser).
LESPINASSE tisseur 5 rue Bodin (perfectionnement dans la mécanique dite marcheuse pour la fabrication à la lève et à la baisse des étoffes de soie).
TISSOT tisseur 4 place Belfort (place Bertone) (perfectionnement apporté au tissage des armures à la lève et à la baisse).
JUS tisseur 7 rue des Gloriettes (J. Soulary) (invention d’un rabot pour le tissage des velours perlés).
MICHAUD tisseur 6 rue Rivet (perfectionnement apporté au battant marcheur).
ROSSAT fabricant de navette avenue des Tapis (avenue Cabias) (invention d’un tampia automatique).

lundi 5 septembre 2011

Le budget d’un fabricant d’étoffe de soie en 1831

Le député Fulchiron déclare à la chambre des députés le 19 décembre 1831 que « ce n’était pas la misère qui avait poussé les ouvriers de Lyon, puisque les plus minces journées étaient de 28 à 32 sous et que quelques ouvriers touchaient jusqu’à 5 frs. par jour. » L’Echo de la Fabrique en réponse à ces déclarations fait état d’un budget annuel type pour un atelier de tissage de soie.
En ce qui concerne l’ouvrier :
Il faut compter pour la matière première (petit gros de Naples, dit d’Allemagne par exemple) de 55 à 60 c. l’aune (1,18 mètre) pour le chef d’atelier qui propriétaire des métiers fournit les harnais, accessoire et loge les ouvriers. Par jour un bon ouvrier fait 4 aunes et le chef d’atelier paye la moitié du prix à ce dernier. L’ouvrier gagne donc dans ce cas de figure 1 fr 20 c. Il faut déduire les jours de fêtes, les dimanches et le temps perdu pour manque de matières : au moins 80 jours. Il reste 280 jours à 1 fr 20 par jour soit un total de 336 frs par an ce qui donne à peu près 89 c par jour.
En ce qui concerne le chef d’atelier :
Supposons qu’il soit possesseur de trois métiers. Quelle est son bénéfice sur deux métiers occupés par des ouvriers ? Quel est le produit du sien qu’il fait mouvoir ?
Les frais à la charge du chef d’atelier :
Au plieur pour une pièce de gros de Naples : 0 fr 60 c.
Pour remettage ou torsage : 3 frs
Pour dévidage des trames, terme moyen, pour une pièce de 100 aunes à 20 grs : Par aune 2 000 grs à 4 frs les 1 000 : 8 frs.
Pour cannetage à 5c par aune : 5 frs
Pour l’usure des harnais, remisses, navettes etc… 5 frs
Total : 221 frs 60
Pour le tissage de 100 aunes à l’ouvrier : 30 frs
Dépenses : 51 frs 60
La pièce de 100 aunes, au prix du tarif à 60 c se monte à 60 frs
Reste de bénéfice au chef d’atelier 8 fr 40 c
Ainsi un chef d’atelier a, d’après le tarif, 8 c par aune.
Bénéfice de 2 métiers travaillant toute l’année : 178 f 80
Produit net du métier que le chef d’atelier fait mouvoir : 425 frs 40
Total : 604 frs 20 c soit 1 frs 68 par jour

Dans ce calcul n’entre pas le loyer, le chauffage, des vêtements