Deuxième journée :
jeudi 10 avril
Dès 6 heures du matin le tocsin de Saint Bonaventure.
A 8 heures la fusillade commence quai de Retz (Jean Moulin).
Situation très grave à la Guillotière : Des hommes postés sur les toits font feu sur la troupe. Les batteries d’artillerie font feu et incendient plusieurs maisons du faubourg. La Grande Rue est balayée par le canon. Toute une partie de la Guillotière n’est plus qu’un amas de ruines fumantes. Vive fusillade quai de Bon Rencontre (Jules Courmont). «Au port Charlet où sont embusqués quelques ouvriers, les balles pénètrent par ricochet dans l’intérieur des maisons et plusieurs femmes sont blessées » (J-B Monfalcon). Combats le long du pont Lafayette, des Brotteaux, sur la place du Concert (partie de la place des Cordeliers). Les insurgés se gardent de se montrer en masse et les soldats refusent d’entrer dans les rues du Centre.
A midi, la caserne du Bon Pasteur (emplacement de l’ex école des Beaux-Arts rue Neyret) est occupée par les insurgés. Le drapeau noir flotte sur l’église Saint Polycarpe, à l’Antiquaille, à Fourvière, à Saint Nizier et au Cordelier. On entend le tocsin de partout.
A Perrache un bateau de foin amarré sur la Saône est enflammé par un obus. Les liens brûlent et le bateau va échouer au pont de Chazourne. Il met le feu aux piles et 3 arches sont consumées.
La place Sathonay est occupée par une compagnie du 28ème. Face aux assaillants l’armée recule. Des barricades sont élevées dans toutes les rues qui s’ouvrent sur la place. Ordre est donné de détruite celle de la rue Saint Marcel (Sergent Blandan). « Le colonel Mounier dirige l’attaque ; il veut montrer aux soldats comment on emporte une barricade, s’élance et est tué à bout portant. La mort de ce brave militaire exaspère les grenadiers du 27ème ; ils se précipitent sur le retranchement ennemi, l’escaladent, le renversent et poursuivent les insurgés. Les grenadiers se jettent sur une maison désignée, montent les escaliers, frappent aux portes avec violence, tirent sur elles et tuent au troisième étage M. Joseph Rémond, l’un des citoyens de Lyon les plus honorables et les plus estimés. Plusieurs officiers et dix soldats ont été tués ou blessés. » (J-B Monfalcon).
Pas d’engagement décisif mais à chaque instant des prisonniers sont conduits dans les caves de l’Hôtel de Ville. Le canon gronde de la terrasse des Chartreux. Un obus met le feu à la maison à l’angle de la rue Gentil. Trois fois le feu prend aux bâtiments du collège (Ampère). Le fort Saint Irénée est abandonné par la troupe.
« Le faubourg de Vaise ne jouira pas, comme en 1831, du bonheur d’être complètement étranger à l’insurrection (J-B Monfalcon). » Une petite caserne de dragons placée au port des Pattes (port Jaÿr) est investie par les insurgés et une vingtaine de soldats sont désarmée. Des barricades sont élevées. 30 hommes d’un régiment disciplinaire d’Alger entre à Vaise pour chercher des vivres et des billets de logement, encadrés par 13 soldats. Un républicain court à leur rencontre et les persuade de suivre l’insurrection. L’escorte est désarmée.
En fin de soirée une mesure d’évacuation de Lyon est envisagée dans l’Etat Major. Elle est abandonnée.
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