jeudi 10 janvier 2008

L'Echo de la Fabrique

L’Echo de la Fabrique

C’est le 23 octobre 1831 que paraît l’annonce de la création du premier journal ouvrier à l’initiative des canuts, l’Echo de la Fabrique. Cet hebdomadaire va être publié jusqu’en mai 1834. 131 numéros qui sont autant d’occasions de se plonger dans la vie quotidienne des tisseurs sur soie. L’Echo de la Fabrique, « journal par actions, spécialement consacré à la manufacture d’étoffes de soie et de toutes les industries qui s’y rattachent » se fixe pour objectifs de « faire connaître avec précision et franchise la cause de malaise général et les moyens d’obtenir un équilibre qui, sans léser les intérêts généraux des chefs de fabrique, apporterait une amélioration dans le sort de ceux qui sont sous leur dépendance ». On le voit, rien de révolutionnaire, de subversif mais une véritable volonté d’amélioration des conditions des ouvriers sans pour autant mettre en danger l’industrie de la soie. En même temps sont désignés clairement les adversaires : les négociants qui abusent. Dès le premier numéro les journalistes rappellent sans le nommer le décret de 1744 qui créera deux professions distinctes, négociants d’un côté, tisseurs de l’autre : « MM les négociants dont on n’ignore ni la condition primitive, ni le marche pied qui les a aidés à se hisser sur de coffres-forts immenses. » Les objectifs seront constamment à l’esprit des rédacteurs dans la courte mais féconde vie de l’Echo de la Fabrique.

A propos de l’Echo de la Fabrique

L’Echo de la Fabrique est un extraordinaire laboratoire d’idées. Tous les grands thèmes, dont beaucoup font encore débat aujourd’hui, sont abordés. On y trouve les comptes-rendus des séances de Conseil des Prud’hommes et son combat pour faire avancer le droit de représentation dans les jugements et pour la création d’une véritable jurisprudence. On assiste à la recherche d’un autre mot que celui de canut, ce qui nous livre au passage l’origine de cette appellation. Le journal ouvre ses colonnes aux féministes de l’époque, aux saint-simoniens, aux fouriéristes. On trouve des articles sur la littérature et de nombreux poèmes sont publiés. De nombreux articles évoquent l’enseignement, la santé, l’économie, le mutuellisme mais également la peine de mort, la religion. Et si l’on assiste à des polémiques violentes avec les autres journaux liés au pouvoir l’humour n’est pas absent de l’Echo de la Fabrique avec la fameuse rubrique « coup de navette ».

A consulter pour en savoir plus :
http://echo-fabrique.ens-lsh.fr

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