Le bulletin des paroisses catholiques du Plateau, « Chrétiens à la Croix-Rousse » consacre toujours une page à l’histoire notamment celle des canuts. On ne peut que s’en féliciter… à condition que le contenu soit au plus proche de la vérité et que cette page ne se contente pas de reproduire les « gognandises » de sites Internet comme wikipedia qui serait un jour capable de nous dire que Gérard Collomb et le fils de Francisque Collomb comme George Walker Bush l’est de George Herbert Walker Bush.
En effet dans le numéro 3 on lit à propos de la révolte de 1831 : « Le 5 décembre le duc d’Orléans entre à Lyon à la tête de 20 000 hommes. La révolte est matée au prix de 600 morts et l’expulsion de 10 000 personnes. »
Or si le duc est bien venu à Lyon, il n’y a pas eu de répression causant morts et déportations. Les procès intentés contre les leaders de la révolte qui se dérouleront à Riom se solderont par des acquittements.
Dans l’article concernant 1834 : « Les canuts et d’autres corporations dressent des barricades créant, comme en 1831, quelques camps retranchés à la Croix-Rousse, à la Guillotière, à Fourvière… Le 15 avril l’armée vient à bout de l’insurrection. On dénombre à nouveau environ 600 morts et l’emprisonnement de 10 000 insurgés qui seront jugés dans un procès monstre à Paris et condamnés à la déportation ou à de lourdes peines de prison. »
En 1834, les canuts du faubourg de la Croix-Rousse ne pourront prêter main forte aux insurgés, restant bloqués par le dispositif militaire initié par Gasparin sur le plateau. Il s’agit d’une révolte au caractère beaucoup plus politique et l’on entend pendant ces journées « Vive la République », ce qui n’était pratiquement pas le cas en 1831. Il est à noter que beaucoup d’historiens estiment que cette « révolte » est en fait un piège tendu par Gasparin aux Républicains. Il faut être également prudent sur le nombre de tués même si, toute façon, le bilan est toujours trop lourd. Il est certain qu’il y a eu des massacres perpétrés par l’armée, ce qui n’avait pas été le cas en 1831.
L’article consacré aux Voraces indique : « Une nouvelle insurrection aura lieu, mais, bien qu’aussi violente et motivée par les mêmes raisons d’exploitation des canuts, elle n’aura pas la même renommée que celle de 1831. »
La révolte de 1848 aura la particularité de ne faire pratiquement aucune victime contrairement à celle de 1849, menée par les même Voraces et circonscrite sur le faubourg Croix-Roussien. Quand aux motifs de ces chefs d’atelier, ils sont essentiellement politiques, même si bien entendu il y a la volonté d’améliorer le sort des prolétaires tisseurs. Ce sont des Républicains réclamant une République sociale. Pour la petite histoire, ils se réunissaient à l’angle de la rue des Fossés (Austerlitz aujourd’hui) et de la rue du Mail, chez Mme Maréchal qui en effet vendait encore le vin au litre. Personnellement je n’ai lu aucun texte faisant mention de réunion dans l’actuelle cour des Voraces.
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