Dans le numéro 6 de L’Esprit Canut, un article signé B.A. (et non pas…A.B. !) fustige une messe en mémoire des canuts, organisée à l’initiative de la République des Canuts. Cet article assez violent pourrait contribuer à une meilleure connaissance de la période des révoltes… si l’auteur avait cherché à connaître l’état d’esprit canut. Trop préoccupé par son « musée » il n’a certainement pas eu le temps. Que cela ne tienne ! Suite à la reproduction de son article, je lui propose l’article paru dans l’Echo de la Fabrique en 1832.
Article de B.A.
Requiem pour les Canuts
Dans le Progrès du 26 novembre un article « anonyme » a attiré mon attention : « Une messe à la mémoire des Canuts révoltés ». Si cette récupération n’était pas aussi douteuse, elle ferait rire. 175 ans avant que l’Eglise ne se soucie de la mémoire des canuts de 1831 ! Pardonnez les offenses, 175, la rancune est tenace ! Une messe célébrée en présence des autorités laïques locales et d’invités de la commune libre de Montmartre, nous sommes sur la bonne voie ! A quand une messe en Notre Dame de Paris à la mémoire des communards de 1870 ? En 2020 sans doute, on peut toujours rêver. Si Monsieur le Maire de la Croix-Rousse veut vraiment honorer la mémoire des canuts, qu’il garde cette mémoire vivante en travaillant avec nous à la création d’un musée vivant des canuts sur la plateau. Quant à Monsieur le Maire de Lyon, qu’il débaptise la rue Gasparin*, cela ne coûtera pas bien cher et ce ne sera que justice !
B.A.
Article de l’Echo de la Fabrique
Samedi dernier, 23 novembre, les chefs d’atelier composant la Société des Mutuellistes, ont fait célébrer un service funèbre en mémoire des victimes de Novembre 1831. La paroisse de St-George, à Lyon, et la paroisse de St Denis, à la Croix-Rousse, ont été choisies pour cette pieuse commémoration, à laquelle ont assisté un grand nombre d’ouvriers de toute industrie.
Nous ne passerons pas sous silence la conduite toute de zèle et de désintéressement de M. Nicod, curé de la Croix-Rousse : non seulement il a consenti à célébrer gratuitement ce douloureux anniversaire avec plus de pompe qu’on n’avait osé en exiger ; mais encore il s’est empressé de contribuer à la collecte faite au profit des blessés, veuves et orphelins de nos trois journées. Honneur au ministre de Dieu qui prêche la morale d’exemple, se souvient qu’il est des victimes qui souffrent et contribue à leur soulagement ! Celui-là est vraiment le représentant de la Divinité, qui compatit aux peines des malheureux. Honneur à M. Nicod !
Collectes faites au service funèbre célébré à la Croix-Rousse : 133 f. 10 c.Id., id., à St-George : 63 f. 95 c.Total : 198 f. 95 c.
*Nous sommes d'accord !
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