Lyon n’a pas été toujours cette ville calme, tranquille, sans excès que beaucoup décrivent aujourd’hui. La célèbre révolte des canuts de novembre 1831 est là pour nous le rappeler. Mais ce ne fut pas la seule. Beaulieu, dans son Histoire de l’Industrie et des Fabriques de Lyon paru en 1838, en dénombre neuf. Il faudrait ajouter les émeutes de 1848 et 1849 des Voraces et également la tentative de soulèvement de fin 1870 à l’initiative de Bakounine et des anarchistes*.
« La première émeute ou sédition populaire dont l’histoire de notre ville fasse mention eut lieu sous Charles VI, en 1403. La raison en était la cherté du blé.
La seconde émeute eut lieu sous Charles VIII en 1486 à l’occasion de certains règlements sur les corporations ou confréries des arts et métiers.
La troisième, arrivée en 1516, avait pour motif que les maître des métiers voulaient avoir, comme aux premiers temps de la commune, l’entière nomination de ceux qui cette année devaient entrer à l’échevinage, nomination qui alors était faite par le consulat.
La quatrième eut lieu le dimanche 25 avril 1529, à ‘occasion d’une augmentation d’impôts sur le vin. On la nomma la Rebaine.
La cinquième date de 1744, à l’occasion d’un nouvel édit sur les statuts et règlements pour la fabrique de la soierie. (Cet édit confirme que l’artisan qui achetait, tissait, vendait son étoffe disparaît pour faire place à deux professions distinctes : celle de négociant commerçant et celle de tisseur NDLR).
La sixième, dite des deux sous, eut lieu en 1786, pour l’augmentation de salaire.
La septième, arrivée en 1789, eut pour résultat l’incendie des barrières de la ville et le pillage des octrois. Ici commence le régime révolutionnaire, sous lequel eurent lieu à Lyon, ainsi que dans toute la France, jusqu’à la fin du dernier siècle, ne doivent être considérées que comme des réactions de partis.
La huitième, arrivée en 1831, appelée journées de novembre, dura trois jours (21, 22, 23 novembre) et eut lieu à l’occasion de la demande d’une augmentation de salaire de 25 centimes par aune pour les étoffes dites peluche, et d’un tarif sur les façons des étoffes.
La neuvième et dernière arrivée jusqu’à présent à Lyon peut être considérée comme la conséquence de la précédente ; les partis politiques y prirent une part très active, ce qui n’avait nullement eu lieu dans les premières. Elle dura six jours et se termina par la dispersion de ceux qui y avaient pris part, opérée par la force des armes. »
*Je résisterai à la pression de quelques Croix-Roussiens qui souhaiteraient que je mentionne les manifestations contre l’extension de la zone de stationnement payant qui se sont déroulées en décembre 2004… Et ce bien que la presse lyonnaise ait titré : La révolte des Canuts ! »
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