L’objectif de Novembre des Canuts a été depuis sa création en 2008 de redonner la parole aux tisseurs de soie du XIXème siècle mais aussi, dans le même temps, d’entendre les ouvrières et ouvriers d’hier et d’aujourd’hui, quel que soit leur secteur d’activité.
C’est son originalité. C’est ainsi qu’au fil des éditions ont été abordés des sujets divers mais qui ont toujours été au centre des préoccupations des canuts du journal L’Echo de la Fabrique : la presse ouvrière, les prud’hommes, la condition ouvrière féminine et aujourd’hui la révolte de 1831 et les problématiques contemporaines liées à la valeur-travail.
Mais pour avoir une vision complète de ce formidable laboratoire d’idées sociales qu’était L’Echo, de nombreuses autres éditions témoignant de la richesse des analyses, des réflexions et des propositions des ouvriers en soie seront encore nécessaires. D’autant que cette approche nous conduit à revoir certains clichés ancrés profondément chez beaucoup.
Nous osons le dire, nous avons la prétention de bousculer les certitudes rassurantes parce qu’en dépassant les légendes qui entourent cette période et où chacun puise ce qui le conforte dans ses convictions, nous pouvons voir plus clairement les points de convergence entre les réflexions qu’ont menées les canuts et nos analyses sur la situation des ouvrières, ouvriers et employés, d’aujourd’hui.
Autre originalité : la préparation de Novembre des Canuts est effectuée par un collectif composé d’organisations, d’associations, structures et de personnalités différentes mais attachées au patrimoine humain de La Fabrique.
Cette édition 2011 ne déroge pas à cette ligne de conduite. Et, sans exclure des collaborations avec d’autres acteurs du patrimoine, nous continuerons à fonctionner de cette manière.
Il y a un an, lors du lancement de la 3ème édition de Novembre des canuts, nous nous félicitions de ce que Lyon se décide à remettre au premier rang ce qui a fait sa renommé :
La soie, ceux qui la commercialisaient, ceux qui la tissaient. Certes, si c’est à ces derniers que nous resterons fidèles nous avions clairement exprimé notre volonté de nous mettre au service de ce qui ne s’appelait pas encore « Label Soie, des Canuts à la création contemporaine ». Ce qui fut fait.
Dans le même temps nous réaffirmions que nous mettrions toute notre énergie pour que cette période essentielle de l’histoire de la classe ouvrière ne disparaisse pas au profit des flonflons d’une fête plus ou moins soyeuse.
Cette première édition de « Label soie, des Canuts à la création contemporaine », pilotée par les musées Gadagne, dans sa préparation et son programme nous ont rassuré même si bien sûr nous devons rester attentifs. Nous savons par expérience qu’une dérive peut toujours se produire au fil du temps, surtout quand on sait que par essence, le terme générique de la soie recouvre des regards différents, parfois opposés.
L’histoire de la soie et des canuts n’est pas un long fleuve tranquille coulant dans les vertes prairies du pays des bisounours. C’est une histoire rude, parfois dramatique, souvent témoin d’une incompréhension entre les différents acteurs de la Fabrique du XIXème. Et pourquoi s’en cacher, c’est une histoire qui se poursuit aujourd’hui dans l’industrie de la soie et du tissage avec souvent des problèmes semblables.
Mais, le collectif de Novembre des Canuts mis en place nous le démontre depuis plus de 3 ans, nous savons qu’il est possible, les uns et les autres, de travailler ensemble, chacun gardant se personnalité et agissant pour que les acteurs de cette formidable aventure, quel qu’ils soient, reçoivent pendant cette quinzaine l’hommage qui leur est du et que nous puissions montrer que Lyon a su gérer et faire fructifier l’héritage que ces hommes et femmes nous ont laissé. Il y a un an nous annoncions le thème de l’édition 2011, thème qui s’imposait, le 180ème anniversaire de la révolte des canuts. Nous avons vu avec plaisir que beaucoup ont partagé ce désir.
Il s’agissait alors de ne pas sombrer dans une commémoration pleurnicharde en oubliant les apports sociaux que cette révolte a pu générer.
C’est pourquoi nous avons titré cette 4ème édition : « 1831-2011 l’écho de la révolte. » Ce thème montre en effet notre volonté de renouer le fil entre passé et présent. Quelque soit l’angle choisi et le type de manifestation : conférences et débats, exposition, spectacles, déambulation, table ronde, ateliers participatifs, jeu de piste pour les enfants, nous avons voulu donner un éclairage particulier sur cet événement dont les répercussions sont encore perceptibles aujourd’hui.
Nous avons voulu également que cette manifestation accueille d’avantage d’intervenants et s’étende au-delà du secteur oriental de la colline de la Croix-Rousse. Eglise Saint-Denis, théâtre de la Croix-Rousse, musées Gadagne, bourse du travail, centres sociaux de la Grande Côte et de Pernon font aujourd’hui leur entrée dans Novembre des Canuts… et nous avons bien la ferme intention de ne pas nous arrêté là… puisque ce fut également la volonté des acteurs de La Fabrique du XIXème siècle
samedi 19 novembre 2011
lundi 7 novembre 2011
Le programme de Novembre des Canuts
EDITO :
L’objectif de Novembre des Canuts a été depuis sa création en 2008 de redonner la parole aux tisseurs de soie du XIXème siècle mais aussi, dans le même temps, d’entendre les ouvrières et ouvriers d’hier et d’aujourd’hui, quel que soit leur secteur d’activité. C’est son originalité. C’est ainsi qu’au fil des éditions ont été abordés des sujets divers mais qui ont toujours été au centre des préoccupations des canuts du journal L’Echo de la Fabrique : la presse ouvrière, les prud’hommes, la condition ouvrière féminine et aujourd’hui la révolte de 1831 et les problématiques contemporaines liées à la valeur-travail. Mais pour avoir une vision complète de ce formidable laboratoire social qu’était L’Echo, de nombreuses autres éditions témoignant de la richesse des analyses, des réflexions et des propositions des ouvriers en soie seront encore nécessaires.
Autre originalité : la préparation de Novembre des Canuts est effectuée par un collectif composé d’organisations, d’associations, de personnalités différentes mais attachées au patrimoine humain de La Fabrique. Cette édition 2011 ne déroge pas à cette ligne de conduite. Et, sans exclure des collaborations avec d’autres acteurs du patrimoine, nous continuerons à fonctionner de cette manière.
Le thème de cette année évoquera la révolte des 21, 22 et 23 novembre 1831. Il ne s’agira pas pour le collectif d’en faire une manifestation de simple commémoration mais d’offrir à travers les débats, les expositions, les conférences, les spectacles, un éclairage particulier sur cet événement dont les répercussions sont encore perceptibles aujourd’hui. Cette année Novembre des Canuts s’inscrit dans une manifestation plus large qui fédère d’autres acteurs de la soie et de l’Histoire de la ville et qui est pilotée par les Musées Gadagne. Ce festival de la soie et des canuts accueillera des rendez-vous divers, des regards différents, conformes à la complexité de l’industrie de la soie, de La Fabrique, du XIXème siècle. Les créateurs de Novembre des Canuts ne peuvent que se réjouir de voir enfin Lyon redonner la parole à ceux qui ont fait sa renommée et sa richesse, qu’ils soient dessinateurs, négociants, chefs d’atelier, fabricants d’étoffes de soie, ouvrières et ouvriers en soie…
Robert Luc et la Compagnie du Chien Jaune.
Collectif Novembre des Canuts :
Le programme de Novembre des Canuts est le fruit d’un collectif regroupant les personnes et les organismes qui se sont spontanément mobilisés à l’issue de la première édition de Novembre des Canuts afin de soutenir et d’enrichir le projet.
Les membres du collectif Novembre des Canuts : L’esprit canut, l’Institut d’Histoire Sociale CGT Rhône Alpes, la Maison des Canuts, la République des Canuts, Soierie Vivante, les organisations syndicales : Union Locale des Retraités du Plateau CFDT, Retraités Cheminots CGT, l’Association Française des Femmes diplômées des Universités, la Société des Amis de Lyon et de Guignol. Plusieurs membres du collectif sont également investis à titre individuel.
Festival Label Soie
Des canuts à la création contemporaine :
Le paysage culturel lyonnais s’enrichira cet automne d’un nouveau temps fort piloté par les Musées Gadagne et regroupant de nombreuses initiatives existantes ou en cours de création autour de l’industrie de la soie et de son histoire.
Lancement de la manifestation le 10 novembre autour d’un Apérobjet aux Musées Gadagne sur les canuts et l’insurrection de 1831.
Plus d’informations sur l’ensemble de cette manifestation qui se déroulera sur la dernière quinzaine de novembre : http://www.gadagne.musees.lyon.fr/
PROGRAMME :
DU 14 AU 26 NOVEMBRE
La Révolte de 1831
Exposition – entrée libre
Maison des Canuts
10-12 rue d'Ivry 69004 Lyon
du lundi au samedi de 10h à 18H30
En partenariat avec la Bibliothèque Municipale et les Archives Municipales de Lyon.
MARDI 15 NOVEMBRE
Qui était J.C. Romand, l’auteur de la devise : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant » ?
Conférence - entrée libre – 18h
Mairie du 1er arrondissement - Salle du Conseil
2 place Sathonay 69001 Lyon
La célèbre devise : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant » a comme auteur Jean-Claude Romand. Mais que veut dire cette formule ? Et qui était ce tailleur d’habit, condamné à Riom à deux ans de prison pour avoir participé à l’émeute de novembre, à cinq ans de travaux forcés pour vol et qui une fois libéré regretta cette formule devenue immortelle ?
Conteur de rues et « historien » de la Croix-Rousse, Robert Luc est cofondateur avec la Compagnie du Chien Jaune de Novembre des Canuts, secrétaire de Tourisme Croix-Rousse.
MERCREDI 16 NOVEMBRE
LʼOdyssée des tisseurs de Lyon, de Louis XI à 1830
Conférence à deux voix – participation aux frais (libre) – 19h30
Lieu : Cifa St Denis
77 grande rue de la Croix-Rousse 69004 Lyon
Venez écouter la passionnante aventure de la communauté des tisseurs en soie qui a façonné l’histoire de Lyon durant quatre siècles. Une présentation à deux voix.
Par Bernard Warin (L’esprit canut) et Françoise Chambaud (L’esprit canut et vice-présidente AFFDU-Lyon).
JEUDI 17 NOVEMBRE
Les Canuts et l’Eglise
Conférence – entrée libre – 19h
Eglise Saint Denis
4 rue Hénon 69004 Lyon
Max Bobichon a été il y a quelques années curé de l’Eglise Saint-Denis, celle des canuts en 1831. Ce fut pour lui l’occasion de faire un véritable travail d’historien sur cette période. Il était tout désigné pour parler de cette relation entre les tisseurs de soie et l’Eglise, relation qui ne manquera pas d’en surprendre plus d’un.
Par le père Max Bobichon.
VENDREDI 18 NOVEMBRE
Un fabricant nommé Arlès-Dufour
Conférence - entrée libre – 15h
Musées Gadagne - Petit théâtre
1 place du Petite Collège 69005 Lyon
Conférence sur François-Barthélémy Arlès-Dufour (1797-1872), humaniste et industriel lyonnais. Il s’agit d’un fabricant de soierie (maison Dufour) qui n’a pas rejeté l’application du Tarif et qui écrivait dans l’Echo de la Fabrique.
Jean Butin est agrégé de Lettres, écrivain, historien, membre actif de Soierie Vivante.
VENDREDI 18 NOVEMBRE
Déambulation théâtrale et musicale « sur les pas de la révolte »
Rendez-vous à 18h
Place Bertone 69004 Lyon
Les 21, 22 et 23 Novembre 1831 la ville de Lyon a été le théâtre d'une révolte ouvrière emblématique et encore peu connue. Du plateau de la Croix Rousse à la prise symbolique de l’Hôtel de Ville, le public est invité à suivre le trajet emprunté par les canuts lors de la révolte de 1831. Le parcours sera ponctué de surprises théâtrales et musicales.
Mise en scène : Valérie Zipper
Avec les interventions de Robert Luc, Guignol (Guignol un canut dans la tourmente de Gérard Truchet, interprété par la Cie Daniel Strèble-Guignol un gone de Lyon et la République des Canuts), Maurice Jeanniard, Laurent Lefebvre et la Cie du Chien Jaune.
SAMEDI 19 NOVEMBRE
Table ronde : « De Novembre 1831 à Novembre des Canuts : regards croisés et mises en perspectives sur la révolte des 21, 22, 23 novembre 1831 »
Entrée libre – 14h30
Maison des Associations du 4e arrondissement de Lyon
28 rue Denfert-Rochereau 69004 Lyon
La connaissance de la révolte qui nous est transmise par l'historiographie récente est en constant enrichissement depuis la première édition de Novembre des Canuts. En parallèle de la transmission des études scientifiques les plus récentes sur la Fabrique et les canuts, l’intérêt de cette table ronde ouverte au grand public est de réfléchir sur le dialogue engagé depuis 2008 entre les chercheurs et les acteurs du patrimoine croix-roussien ainsi que les structures largement impliquées dans la valorisation de la mémoire ouvrière locale.
Modérateurs : Valérie Zipper (Compagnie du Chien Jaune, co-organisatrice de Novembre des Canuts) et Robert Luc (co-organisateur de Novembre des Canuts).
Avec Ludovic Frobert (directeur de recherche au CNRS en économie et gestion), Michèle Riot-Sarcey (Université Paris-VIII-Saint-Denis), Alain Cottereau (directeur d’études et de recherche EHESS-CNRS), Simon Hupfel (maître de conférences à l’Université de Mulhouse) et Georges Sheridan (Université de l’Oregon). Intervenants sous réserve.
LUNDI 21 NOVEMBRE – 20h
MARDI 22 NOVEMBRE – 18h30
Goguette
Spectacle au Théâtre de la Croix-Rousse – Studio
Place Joannès Ambre 69004 Lyon
Réservations : 04 72 00 84 63
Tarifs : 8 / 12 euros.
Au tournant du 20ème siècle, sur la scène d’un célèbre café-concert, la chanteuse Thérésa fait ses adieux. Dans sa loge, celle qui fut surnommée « la diva du ruisseau » porte un regard rétrospectif sur sa carrière et se remémore avec nostalgie le temps des goguettes, ces sociétés chantantes où après leur journée de travail, les ouvriers se mêlaient aux artistes pour se détendre, boire, s’amuser et « pousser leur cri ». Car dans ces lieux de la parole improvisée, on chante des chansons connues, mais on en crée également de nouvelles, immédiatement mises en musique et en voix sur des airs populaires. On y évoque l’actualité sociale, dans une ambiance festive où le théâtre de la vie quotidienne s’exprime en convivialité.
Entre fiction et réalité, des ouvriers de l’époque turbulente des années 1830 et des travailleurs d’aujourd’hui se côtoient autour de la première idole de la chanson française.
Création de la Compagnie du Chien Jaune
Ecriture et mise en scène Valérie Zipper
Comédiens : Emilie Canonge, Denis Déon, Gilles Fisseau, Julie Morel et Aurélien Serre
Compositeur/musicien : François Thollet
Adaptation musicale : Jean-Yves Auchère.
Régies son et lumière : Christophe Allègre et Antoine Garcia.
MERCREDI 23 NOVEMBRE
Et pourtant la canuse rit… et Guignol était là
Conférence humoristique – entrée libre – 19h
Maison des Canuts
10-12 rue d'Ivry 69004 Lyon
Toute la ville travaille pour la soie : de l’apprenti au Canut, du gareur au rondier.
Dans les familles, chacun se démangogne à sa tâche ; les fenottes s’acquittent de leur ouvrage, doivent tenir leur cambuse, préparer le manger, laver le linge à la plate et s’occuper des gones… mais si nos ouvrières gongonnent, elles n’en sont pas moins généreuses. Le tumulte est sans précédent : Et pourtant la canuse rit…et Guignol était là !
Par Gérard Truchet, président de la République des Canuts et président des Amis de Lyon et de Guignol.
JEUDI 24 NOVEMBRE
La révolte des Canuts et l'auto-organisation ouvrière
Conférence – entrée libre – 19h
Lieu : CEDRATS - M.-M. Derrion
27 montée Saint-Sébastien 69001 Lyon
Pendant un peu plus d’un siècle l’émergence des différentes classes ouvrières a été capable d’affirmer un autre devenir de la société, entièrement fondée sur la libre auto-organisation des forces du mouvement ouvrier. La révolte et les modes d’existence des canuts en sont une des premières grandes manifestations qui, en dépit (ou à cause) de sa brièveté, fournit des indications précieuses pour comprendre toutes les autres expériences qui ont suivi et, plus généralement, le type de société dont le mouvement ouvrier a été un moment porteur.
Militant libertaire et membre du collectif qui anime la librairie La Gryffe, Daniel Colson enseigne la sociologie à l’Université de Saint-Etienne.
VENDREDI 25
Vivre dignement de son travail : entre 1831 et 2011, quelles évolutions ?
Ateliers participatifs - inscription par mail : compagnie@chienjaune.eu - 18h30
Maison des Associations du 4e arrondissement de Lyon
28 Denfert-Rochereau 69004 Lyon
Pour cette édition, un nouveau mode de participation est proposé au public sous la forme d’ateliers afin de conduire ensemble une réflexion sur le devenir de la valeur-travail :
En 1831, la révolte des canuts s’est construite autour d’un mot d’ordre : «Vivre dignement de son travail ! » Que vivaient les canuts à cette époque pour se regrouper et envahir l’Hôtel de Ville en novembre 1831 ? Aujourd’hui, presque 200 ans après, que signifie la résurgence d’une revendication autour du droit à un travail décent ? Selon le Bureau International du travail (BIT), la croissance globale de l’économie a de plus en plus de mal à se traduire par de nouveaux emplois de bonne qualité. Après un éclairage sur les grandes évolutions en France des conditions d’emploi et de travail sur les 20 dernières années, nous inviterons les participants à échanger à partir de leurs expériences personnelles et à débattre sur ce que signifie pour chacun aujourd’hui «de vivre dignement de son travail».
En partenariat avec Aravis (Agence Rhône-Alpes pour la Valorisation de l’Innovation Sociale et l’Amélioration des conditions de Travail).
Animateur : Hervé Chaygneaud-Dupuy (responsable du Pôle Gouvernance à Synergence).
Avec : Robert Luc (« historien » de la Croix-Rousse) et Colette Desbois (chargée de mission Aravis).
SAMEDI 26
L’esprit de révolte dans les traditions des luttes régionales
Conférence – entré libre – 14h30
Lieu : Bourse du travail – Salle Maurice Moissonnier (3ème étage)
Place Guichard 69003 Lyon
Depuis la révolte des canuts de nombreuses luttes régionales ont marqué l’histoire de notre région. Cet « esprit de révolte » où on retrouve quelquefois la référence aux canuts s’est traduit sous diverses formes. L’histoire de ces luttes sera aussi l’occasion de mettre en lumière les hommes et femmes qui en furent les acteurs.
Par Roger Gay - Secrétaire général de l’Institut Régional Cgt d’Histoire Sociale.
DIMANCHE 27 NOVEMBRE
Clôture – entrée libre - 12h30
Lieu : Collectif La Machine
Rue Justin Godart 69004 Lyon.
Temps de convivialité réunissant les principaux acteurs de cette édition de Novembre des Canuts.
Autour de Novembre des Canuts
Bambanes à l’attention du public scolaire
Ces visites urbaines commentées permettent de mieux comprendre la Fabrique et l’apport social des canuts. Elles sont organisées en amont de la déambulation théâtrale et musicale pour conduire les élèves sur les lieux de la révolte et les familiariser avec le contexte historique.
Lundi 14, mardi 15, jeudi 17 et vendredi 18 - renseignements au 06.18.19.47.65 ou par mail : robert.luc2@wanadoo.fr
Jeu de piste pour les enfants du Centre social Pernon
Une soixantaine d’enfants du Centre social Pernon participeront pendant Novembre des Canuts à un jeu de piste coordonné par Robert Luc autour des noms de rues de la Croix-Rousse correspondant à des personnages historiques lyonnais (Dangon, Bouchon, Bournes...). Leurs découvertes seront enuite restituées par le biais d’une exposition au Centre social.
Novembre des Canuts 2011 a bénéficié du soutien de :
La ville de Lyon, les Mairies des 1er et 4e arrondissements de Lyon, la Région Rhône-Alpes, Le Département du Rhône, le Grand Lyon.
Le collectif Novembre des Canuts et Clément Peretjatko.
Le Théâtre de la Croix-Rousse, le Collectif La Machine, la Bibliothèque Municipale, Les Archives Municipales, librairie La Gryffe, la Maison des Canuts, le CEDRATS, Les Musées Gadagne, ARAVIS, l’Eglise ST Denis, le Centre Social Pernon et le Cifa Saint-Denis.
L’objectif de Novembre des Canuts a été depuis sa création en 2008 de redonner la parole aux tisseurs de soie du XIXème siècle mais aussi, dans le même temps, d’entendre les ouvrières et ouvriers d’hier et d’aujourd’hui, quel que soit leur secteur d’activité. C’est son originalité. C’est ainsi qu’au fil des éditions ont été abordés des sujets divers mais qui ont toujours été au centre des préoccupations des canuts du journal L’Echo de la Fabrique : la presse ouvrière, les prud’hommes, la condition ouvrière féminine et aujourd’hui la révolte de 1831 et les problématiques contemporaines liées à la valeur-travail. Mais pour avoir une vision complète de ce formidable laboratoire social qu’était L’Echo, de nombreuses autres éditions témoignant de la richesse des analyses, des réflexions et des propositions des ouvriers en soie seront encore nécessaires.
Autre originalité : la préparation de Novembre des Canuts est effectuée par un collectif composé d’organisations, d’associations, de personnalités différentes mais attachées au patrimoine humain de La Fabrique. Cette édition 2011 ne déroge pas à cette ligne de conduite. Et, sans exclure des collaborations avec d’autres acteurs du patrimoine, nous continuerons à fonctionner de cette manière.
Le thème de cette année évoquera la révolte des 21, 22 et 23 novembre 1831. Il ne s’agira pas pour le collectif d’en faire une manifestation de simple commémoration mais d’offrir à travers les débats, les expositions, les conférences, les spectacles, un éclairage particulier sur cet événement dont les répercussions sont encore perceptibles aujourd’hui. Cette année Novembre des Canuts s’inscrit dans une manifestation plus large qui fédère d’autres acteurs de la soie et de l’Histoire de la ville et qui est pilotée par les Musées Gadagne. Ce festival de la soie et des canuts accueillera des rendez-vous divers, des regards différents, conformes à la complexité de l’industrie de la soie, de La Fabrique, du XIXème siècle. Les créateurs de Novembre des Canuts ne peuvent que se réjouir de voir enfin Lyon redonner la parole à ceux qui ont fait sa renommée et sa richesse, qu’ils soient dessinateurs, négociants, chefs d’atelier, fabricants d’étoffes de soie, ouvrières et ouvriers en soie…
Robert Luc et la Compagnie du Chien Jaune.
Collectif Novembre des Canuts :
Le programme de Novembre des Canuts est le fruit d’un collectif regroupant les personnes et les organismes qui se sont spontanément mobilisés à l’issue de la première édition de Novembre des Canuts afin de soutenir et d’enrichir le projet.
Les membres du collectif Novembre des Canuts : L’esprit canut, l’Institut d’Histoire Sociale CGT Rhône Alpes, la Maison des Canuts, la République des Canuts, Soierie Vivante, les organisations syndicales : Union Locale des Retraités du Plateau CFDT, Retraités Cheminots CGT, l’Association Française des Femmes diplômées des Universités, la Société des Amis de Lyon et de Guignol. Plusieurs membres du collectif sont également investis à titre individuel.
Festival Label Soie
Des canuts à la création contemporaine :
Le paysage culturel lyonnais s’enrichira cet automne d’un nouveau temps fort piloté par les Musées Gadagne et regroupant de nombreuses initiatives existantes ou en cours de création autour de l’industrie de la soie et de son histoire.
Lancement de la manifestation le 10 novembre autour d’un Apérobjet aux Musées Gadagne sur les canuts et l’insurrection de 1831.
Plus d’informations sur l’ensemble de cette manifestation qui se déroulera sur la dernière quinzaine de novembre : http://www.gadagne.musees.lyon.fr/
PROGRAMME :
DU 14 AU 26 NOVEMBRE
La Révolte de 1831
Exposition – entrée libre
Maison des Canuts
10-12 rue d'Ivry 69004 Lyon
du lundi au samedi de 10h à 18H30
En partenariat avec la Bibliothèque Municipale et les Archives Municipales de Lyon.
MARDI 15 NOVEMBRE
Qui était J.C. Romand, l’auteur de la devise : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant » ?
Conférence - entrée libre – 18h
Mairie du 1er arrondissement - Salle du Conseil
2 place Sathonay 69001 Lyon
La célèbre devise : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant » a comme auteur Jean-Claude Romand. Mais que veut dire cette formule ? Et qui était ce tailleur d’habit, condamné à Riom à deux ans de prison pour avoir participé à l’émeute de novembre, à cinq ans de travaux forcés pour vol et qui une fois libéré regretta cette formule devenue immortelle ?
Conteur de rues et « historien » de la Croix-Rousse, Robert Luc est cofondateur avec la Compagnie du Chien Jaune de Novembre des Canuts, secrétaire de Tourisme Croix-Rousse.
MERCREDI 16 NOVEMBRE
LʼOdyssée des tisseurs de Lyon, de Louis XI à 1830
Conférence à deux voix – participation aux frais (libre) – 19h30
Lieu : Cifa St Denis
77 grande rue de la Croix-Rousse 69004 Lyon
Venez écouter la passionnante aventure de la communauté des tisseurs en soie qui a façonné l’histoire de Lyon durant quatre siècles. Une présentation à deux voix.
Par Bernard Warin (L’esprit canut) et Françoise Chambaud (L’esprit canut et vice-présidente AFFDU-Lyon).
JEUDI 17 NOVEMBRE
Les Canuts et l’Eglise
Conférence – entrée libre – 19h
Eglise Saint Denis
4 rue Hénon 69004 Lyon
Max Bobichon a été il y a quelques années curé de l’Eglise Saint-Denis, celle des canuts en 1831. Ce fut pour lui l’occasion de faire un véritable travail d’historien sur cette période. Il était tout désigné pour parler de cette relation entre les tisseurs de soie et l’Eglise, relation qui ne manquera pas d’en surprendre plus d’un.
Par le père Max Bobichon.
VENDREDI 18 NOVEMBRE
Un fabricant nommé Arlès-Dufour
Conférence - entrée libre – 15h
Musées Gadagne - Petit théâtre
1 place du Petite Collège 69005 Lyon
Conférence sur François-Barthélémy Arlès-Dufour (1797-1872), humaniste et industriel lyonnais. Il s’agit d’un fabricant de soierie (maison Dufour) qui n’a pas rejeté l’application du Tarif et qui écrivait dans l’Echo de la Fabrique.
Jean Butin est agrégé de Lettres, écrivain, historien, membre actif de Soierie Vivante.
VENDREDI 18 NOVEMBRE
Déambulation théâtrale et musicale « sur les pas de la révolte »
Rendez-vous à 18h
Place Bertone 69004 Lyon
Les 21, 22 et 23 Novembre 1831 la ville de Lyon a été le théâtre d'une révolte ouvrière emblématique et encore peu connue. Du plateau de la Croix Rousse à la prise symbolique de l’Hôtel de Ville, le public est invité à suivre le trajet emprunté par les canuts lors de la révolte de 1831. Le parcours sera ponctué de surprises théâtrales et musicales.
Mise en scène : Valérie Zipper
Avec les interventions de Robert Luc, Guignol (Guignol un canut dans la tourmente de Gérard Truchet, interprété par la Cie Daniel Strèble-Guignol un gone de Lyon et la République des Canuts), Maurice Jeanniard, Laurent Lefebvre et la Cie du Chien Jaune.
SAMEDI 19 NOVEMBRE
Table ronde : « De Novembre 1831 à Novembre des Canuts : regards croisés et mises en perspectives sur la révolte des 21, 22, 23 novembre 1831 »
Entrée libre – 14h30
Maison des Associations du 4e arrondissement de Lyon
28 rue Denfert-Rochereau 69004 Lyon
La connaissance de la révolte qui nous est transmise par l'historiographie récente est en constant enrichissement depuis la première édition de Novembre des Canuts. En parallèle de la transmission des études scientifiques les plus récentes sur la Fabrique et les canuts, l’intérêt de cette table ronde ouverte au grand public est de réfléchir sur le dialogue engagé depuis 2008 entre les chercheurs et les acteurs du patrimoine croix-roussien ainsi que les structures largement impliquées dans la valorisation de la mémoire ouvrière locale.
Modérateurs : Valérie Zipper (Compagnie du Chien Jaune, co-organisatrice de Novembre des Canuts) et Robert Luc (co-organisateur de Novembre des Canuts).
Avec Ludovic Frobert (directeur de recherche au CNRS en économie et gestion), Michèle Riot-Sarcey (Université Paris-VIII-Saint-Denis), Alain Cottereau (directeur d’études et de recherche EHESS-CNRS), Simon Hupfel (maître de conférences à l’Université de Mulhouse) et Georges Sheridan (Université de l’Oregon). Intervenants sous réserve.
LUNDI 21 NOVEMBRE – 20h
MARDI 22 NOVEMBRE – 18h30
Goguette
Spectacle au Théâtre de la Croix-Rousse – Studio
Place Joannès Ambre 69004 Lyon
Réservations : 04 72 00 84 63
Tarifs : 8 / 12 euros.
Au tournant du 20ème siècle, sur la scène d’un célèbre café-concert, la chanteuse Thérésa fait ses adieux. Dans sa loge, celle qui fut surnommée « la diva du ruisseau » porte un regard rétrospectif sur sa carrière et se remémore avec nostalgie le temps des goguettes, ces sociétés chantantes où après leur journée de travail, les ouvriers se mêlaient aux artistes pour se détendre, boire, s’amuser et « pousser leur cri ». Car dans ces lieux de la parole improvisée, on chante des chansons connues, mais on en crée également de nouvelles, immédiatement mises en musique et en voix sur des airs populaires. On y évoque l’actualité sociale, dans une ambiance festive où le théâtre de la vie quotidienne s’exprime en convivialité.
Entre fiction et réalité, des ouvriers de l’époque turbulente des années 1830 et des travailleurs d’aujourd’hui se côtoient autour de la première idole de la chanson française.
Création de la Compagnie du Chien Jaune
Ecriture et mise en scène Valérie Zipper
Comédiens : Emilie Canonge, Denis Déon, Gilles Fisseau, Julie Morel et Aurélien Serre
Compositeur/musicien : François Thollet
Adaptation musicale : Jean-Yves Auchère.
Régies son et lumière : Christophe Allègre et Antoine Garcia.
MERCREDI 23 NOVEMBRE
Et pourtant la canuse rit… et Guignol était là
Conférence humoristique – entrée libre – 19h
Maison des Canuts
10-12 rue d'Ivry 69004 Lyon
Toute la ville travaille pour la soie : de l’apprenti au Canut, du gareur au rondier.
Dans les familles, chacun se démangogne à sa tâche ; les fenottes s’acquittent de leur ouvrage, doivent tenir leur cambuse, préparer le manger, laver le linge à la plate et s’occuper des gones… mais si nos ouvrières gongonnent, elles n’en sont pas moins généreuses. Le tumulte est sans précédent : Et pourtant la canuse rit…et Guignol était là !
Par Gérard Truchet, président de la République des Canuts et président des Amis de Lyon et de Guignol.
JEUDI 24 NOVEMBRE
La révolte des Canuts et l'auto-organisation ouvrière
Conférence – entrée libre – 19h
Lieu : CEDRATS - M.-M. Derrion
27 montée Saint-Sébastien 69001 Lyon
Pendant un peu plus d’un siècle l’émergence des différentes classes ouvrières a été capable d’affirmer un autre devenir de la société, entièrement fondée sur la libre auto-organisation des forces du mouvement ouvrier. La révolte et les modes d’existence des canuts en sont une des premières grandes manifestations qui, en dépit (ou à cause) de sa brièveté, fournit des indications précieuses pour comprendre toutes les autres expériences qui ont suivi et, plus généralement, le type de société dont le mouvement ouvrier a été un moment porteur.
Militant libertaire et membre du collectif qui anime la librairie La Gryffe, Daniel Colson enseigne la sociologie à l’Université de Saint-Etienne.
VENDREDI 25
Vivre dignement de son travail : entre 1831 et 2011, quelles évolutions ?
Ateliers participatifs - inscription par mail : compagnie@chienjaune.eu - 18h30
Maison des Associations du 4e arrondissement de Lyon
28 Denfert-Rochereau 69004 Lyon
Pour cette édition, un nouveau mode de participation est proposé au public sous la forme d’ateliers afin de conduire ensemble une réflexion sur le devenir de la valeur-travail :
En 1831, la révolte des canuts s’est construite autour d’un mot d’ordre : «Vivre dignement de son travail ! » Que vivaient les canuts à cette époque pour se regrouper et envahir l’Hôtel de Ville en novembre 1831 ? Aujourd’hui, presque 200 ans après, que signifie la résurgence d’une revendication autour du droit à un travail décent ? Selon le Bureau International du travail (BIT), la croissance globale de l’économie a de plus en plus de mal à se traduire par de nouveaux emplois de bonne qualité. Après un éclairage sur les grandes évolutions en France des conditions d’emploi et de travail sur les 20 dernières années, nous inviterons les participants à échanger à partir de leurs expériences personnelles et à débattre sur ce que signifie pour chacun aujourd’hui «de vivre dignement de son travail».
En partenariat avec Aravis (Agence Rhône-Alpes pour la Valorisation de l’Innovation Sociale et l’Amélioration des conditions de Travail).
Animateur : Hervé Chaygneaud-Dupuy (responsable du Pôle Gouvernance à Synergence).
Avec : Robert Luc (« historien » de la Croix-Rousse) et Colette Desbois (chargée de mission Aravis).
SAMEDI 26
L’esprit de révolte dans les traditions des luttes régionales
Conférence – entré libre – 14h30
Lieu : Bourse du travail – Salle Maurice Moissonnier (3ème étage)
Place Guichard 69003 Lyon
Depuis la révolte des canuts de nombreuses luttes régionales ont marqué l’histoire de notre région. Cet « esprit de révolte » où on retrouve quelquefois la référence aux canuts s’est traduit sous diverses formes. L’histoire de ces luttes sera aussi l’occasion de mettre en lumière les hommes et femmes qui en furent les acteurs.
Par Roger Gay - Secrétaire général de l’Institut Régional Cgt d’Histoire Sociale.
DIMANCHE 27 NOVEMBRE
Clôture – entrée libre - 12h30
Lieu : Collectif La Machine
Rue Justin Godart 69004 Lyon.
Temps de convivialité réunissant les principaux acteurs de cette édition de Novembre des Canuts.
Autour de Novembre des Canuts
Bambanes à l’attention du public scolaire
Ces visites urbaines commentées permettent de mieux comprendre la Fabrique et l’apport social des canuts. Elles sont organisées en amont de la déambulation théâtrale et musicale pour conduire les élèves sur les lieux de la révolte et les familiariser avec le contexte historique.
Lundi 14, mardi 15, jeudi 17 et vendredi 18 - renseignements au 06.18.19.47.65 ou par mail : robert.luc2@wanadoo.fr
Jeu de piste pour les enfants du Centre social Pernon
Une soixantaine d’enfants du Centre social Pernon participeront pendant Novembre des Canuts à un jeu de piste coordonné par Robert Luc autour des noms de rues de la Croix-Rousse correspondant à des personnages historiques lyonnais (Dangon, Bouchon, Bournes...). Leurs découvertes seront enuite restituées par le biais d’une exposition au Centre social.
Novembre des Canuts 2011 a bénéficié du soutien de :
La ville de Lyon, les Mairies des 1er et 4e arrondissements de Lyon, la Région Rhône-Alpes, Le Département du Rhône, le Grand Lyon.
Le collectif Novembre des Canuts et Clément Peretjatko.
Le Théâtre de la Croix-Rousse, le Collectif La Machine, la Bibliothèque Municipale, Les Archives Municipales, librairie La Gryffe, la Maison des Canuts, le CEDRATS, Les Musées Gadagne, ARAVIS, l’Eglise ST Denis, le Centre Social Pernon et le Cifa Saint-Denis.
mercredi 21 septembre 2011
Combien de métiers occupés en 1833
Pour 1833 le préfet Gasparin donne les nombres suivants en sachant que l'intitulé est :
combien les fabricants d'étoffes de soie occupent de métier :
Lyon : 16 857
Croix-Rousse : 6 259
Guillotière : 2 300
Vaise : 1 020
L'Arbresle : 1 020
Tarare : 1 170
combien les fabricants d'étoffes de soie occupent de métier :
Lyon : 16 857
Croix-Rousse : 6 259
Guillotière : 2 300
Vaise : 1 020
L'Arbresle : 1 020
Tarare : 1 170
mercredi 7 septembre 2011
Tissage : les inventions ne s’arrêtent jamais
En 1887 la Chambre de commerce de Lyon accorde des primes pour de petits perfectionnements d’outillage intéressant l’industrie de la soie. Ces perfectionnements qui seront constants pendant le XIXème siècle, ne sont pas le fruit du travail d’inventeurs patentés, de centres de recherches industriels mais sont dus à des chefs d’atelier et des ouvriers tisseurs. En échange de ces primes, les inventeurs consentent à les abandonner au domaine public. C’est pourquoi la presse va publier les adresses de ces canuts comme le fait La Tribune qui se qualifie d’organe de la démocratie Radicale.
GUERIN tisseur 4 rue de la Terrasse (perfectionnement dans le chasse-navette des métiers à tisser).
LESPINASSE tisseur 5 rue Bodin (perfectionnement dans la mécanique dite marcheuse pour la fabrication à la lève et à la baisse des étoffes de soie).
TISSOT tisseur 4 place Belfort (place Bertone) (perfectionnement apporté au tissage des armures à la lève et à la baisse).
JUS tisseur 7 rue des Gloriettes (J. Soulary) (invention d’un rabot pour le tissage des velours perlés).
MICHAUD tisseur 6 rue Rivet (perfectionnement apporté au battant marcheur).
ROSSAT fabricant de navette avenue des Tapis (avenue Cabias) (invention d’un tampia automatique).
GUERIN tisseur 4 rue de la Terrasse (perfectionnement dans le chasse-navette des métiers à tisser).
LESPINASSE tisseur 5 rue Bodin (perfectionnement dans la mécanique dite marcheuse pour la fabrication à la lève et à la baisse des étoffes de soie).
TISSOT tisseur 4 place Belfort (place Bertone) (perfectionnement apporté au tissage des armures à la lève et à la baisse).
JUS tisseur 7 rue des Gloriettes (J. Soulary) (invention d’un rabot pour le tissage des velours perlés).
MICHAUD tisseur 6 rue Rivet (perfectionnement apporté au battant marcheur).
ROSSAT fabricant de navette avenue des Tapis (avenue Cabias) (invention d’un tampia automatique).
lundi 5 septembre 2011
Le budget d’un fabricant d’étoffe de soie en 1831
Le député Fulchiron déclare à la chambre des députés le 19 décembre 1831 que « ce n’était pas la misère qui avait poussé les ouvriers de Lyon, puisque les plus minces journées étaient de 28 à 32 sous et que quelques ouvriers touchaient jusqu’à 5 frs. par jour. » L’Echo de la Fabrique en réponse à ces déclarations fait état d’un budget annuel type pour un atelier de tissage de soie.
En ce qui concerne l’ouvrier :
Il faut compter pour la matière première (petit gros de Naples, dit d’Allemagne par exemple) de 55 à 60 c. l’aune (1,18 mètre) pour le chef d’atelier qui propriétaire des métiers fournit les harnais, accessoire et loge les ouvriers. Par jour un bon ouvrier fait 4 aunes et le chef d’atelier paye la moitié du prix à ce dernier. L’ouvrier gagne donc dans ce cas de figure 1 fr 20 c. Il faut déduire les jours de fêtes, les dimanches et le temps perdu pour manque de matières : au moins 80 jours. Il reste 280 jours à 1 fr 20 par jour soit un total de 336 frs par an ce qui donne à peu près 89 c par jour.
En ce qui concerne le chef d’atelier :
Supposons qu’il soit possesseur de trois métiers. Quelle est son bénéfice sur deux métiers occupés par des ouvriers ? Quel est le produit du sien qu’il fait mouvoir ?
Les frais à la charge du chef d’atelier :
Au plieur pour une pièce de gros de Naples : 0 fr 60 c.
Pour remettage ou torsage : 3 frs
Pour dévidage des trames, terme moyen, pour une pièce de 100 aunes à 20 grs : Par aune 2 000 grs à 4 frs les 1 000 : 8 frs.
Pour cannetage à 5c par aune : 5 frs
Pour l’usure des harnais, remisses, navettes etc… 5 frs
Total : 221 frs 60
Pour le tissage de 100 aunes à l’ouvrier : 30 frs
Dépenses : 51 frs 60
La pièce de 100 aunes, au prix du tarif à 60 c se monte à 60 frs
Reste de bénéfice au chef d’atelier 8 fr 40 c
Ainsi un chef d’atelier a, d’après le tarif, 8 c par aune.
Bénéfice de 2 métiers travaillant toute l’année : 178 f 80
Produit net du métier que le chef d’atelier fait mouvoir : 425 frs 40
Total : 604 frs 20 c soit 1 frs 68 par jour
Dans ce calcul n’entre pas le loyer, le chauffage, des vêtements
En ce qui concerne l’ouvrier :
Il faut compter pour la matière première (petit gros de Naples, dit d’Allemagne par exemple) de 55 à 60 c. l’aune (1,18 mètre) pour le chef d’atelier qui propriétaire des métiers fournit les harnais, accessoire et loge les ouvriers. Par jour un bon ouvrier fait 4 aunes et le chef d’atelier paye la moitié du prix à ce dernier. L’ouvrier gagne donc dans ce cas de figure 1 fr 20 c. Il faut déduire les jours de fêtes, les dimanches et le temps perdu pour manque de matières : au moins 80 jours. Il reste 280 jours à 1 fr 20 par jour soit un total de 336 frs par an ce qui donne à peu près 89 c par jour.
En ce qui concerne le chef d’atelier :
Supposons qu’il soit possesseur de trois métiers. Quelle est son bénéfice sur deux métiers occupés par des ouvriers ? Quel est le produit du sien qu’il fait mouvoir ?
Les frais à la charge du chef d’atelier :
Au plieur pour une pièce de gros de Naples : 0 fr 60 c.
Pour remettage ou torsage : 3 frs
Pour dévidage des trames, terme moyen, pour une pièce de 100 aunes à 20 grs : Par aune 2 000 grs à 4 frs les 1 000 : 8 frs.
Pour cannetage à 5c par aune : 5 frs
Pour l’usure des harnais, remisses, navettes etc… 5 frs
Total : 221 frs 60
Pour le tissage de 100 aunes à l’ouvrier : 30 frs
Dépenses : 51 frs 60
La pièce de 100 aunes, au prix du tarif à 60 c se monte à 60 frs
Reste de bénéfice au chef d’atelier 8 fr 40 c
Ainsi un chef d’atelier a, d’après le tarif, 8 c par aune.
Bénéfice de 2 métiers travaillant toute l’année : 178 f 80
Produit net du métier que le chef d’atelier fait mouvoir : 425 frs 40
Total : 604 frs 20 c soit 1 frs 68 par jour
Dans ce calcul n’entre pas le loyer, le chauffage, des vêtements
mercredi 31 août 2011
La solidarité croix-roussienne continue !
Nous avions, ici même, fait état de cette solidarité qui s’était manifestée à l’occasion d’une vente aux enchères à l’encontre d’un canut. Cette action qui avait empêché que les biens de l’ouvrier disparaissent, se situait en octobre 1835. Et bien en août 1836, même combat et même résultat.
« Un des dernier jours de la semaine passée, la place Sathonay présentait une physionomie tout-à-fait inaccoutumée.
Le vieux corps de garde, veuf de ses hôtes depuis longtemps, était rempli de soldats ; deux compagnies de militaires stationnaient aux débouchés de la place ; on se demandait si notre préfet appréhendait par hasard la proclamation de quelque constitution ; si M. Dupasquier avait découvert une nouvelle conspiration de crochets ; si la Croix-Rousse descendait en arme sur l’Hôtel de Ville…
C’était en effet la Croix-Rousse qui descendait, mais voici pourquoi :
Un propriétaire de ladite ville, voulant faire vendre les meubles d’un de ses locataires, ouvrier en soie, n’avait pas cru prudent de faire procéder à cette opération à la Croix-Rousse même, et avait indiqué à l’huissier, la place Sathonay. Pour plus de sécurité encore, il réclama au préfet l’octroi de deux compagnies de soldats, ce qui lui fut gracieusement accordé. La charrette chargée de meubles du malheureux ouvrier arrive sur la place, mais escortée par une foule de compagnons, qui entourent les meubles et forment une barrière insurmontable aux personnes étrangères. L’opération commence ; une commode est mise aux enchères au prix de 15 frs ; mais personne n’enchérissant et n’achetant à ce prix, l’huissier descend de 25 centimes en 25 centimes jusqu’à 10 sous ; la commode est adjugée à 10 sous. Ainsi du reste. De sorte que le ménage du pauvre locataire, dont la valeur était bien de 200 frs, a rapporté au propriétaire la somme de 4 Fr. 50 c. Les meubles ont été aussitôt rechargés sur la même charrette qui les avait amenés et reconduits à la Croix-Rousse aux yeux de la foule battant des mains, et des soldats riant eux-mêmes dans leur barbe. »
« Un des dernier jours de la semaine passée, la place Sathonay présentait une physionomie tout-à-fait inaccoutumée.
Le vieux corps de garde, veuf de ses hôtes depuis longtemps, était rempli de soldats ; deux compagnies de militaires stationnaient aux débouchés de la place ; on se demandait si notre préfet appréhendait par hasard la proclamation de quelque constitution ; si M. Dupasquier avait découvert une nouvelle conspiration de crochets ; si la Croix-Rousse descendait en arme sur l’Hôtel de Ville…
C’était en effet la Croix-Rousse qui descendait, mais voici pourquoi :
Un propriétaire de ladite ville, voulant faire vendre les meubles d’un de ses locataires, ouvrier en soie, n’avait pas cru prudent de faire procéder à cette opération à la Croix-Rousse même, et avait indiqué à l’huissier, la place Sathonay. Pour plus de sécurité encore, il réclama au préfet l’octroi de deux compagnies de soldats, ce qui lui fut gracieusement accordé. La charrette chargée de meubles du malheureux ouvrier arrive sur la place, mais escortée par une foule de compagnons, qui entourent les meubles et forment une barrière insurmontable aux personnes étrangères. L’opération commence ; une commode est mise aux enchères au prix de 15 frs ; mais personne n’enchérissant et n’achetant à ce prix, l’huissier descend de 25 centimes en 25 centimes jusqu’à 10 sous ; la commode est adjugée à 10 sous. Ainsi du reste. De sorte que le ménage du pauvre locataire, dont la valeur était bien de 200 frs, a rapporté au propriétaire la somme de 4 Fr. 50 c. Les meubles ont été aussitôt rechargés sur la même charrette qui les avait amenés et reconduits à la Croix-Rousse aux yeux de la foule battant des mains, et des soldats riant eux-mêmes dans leur barbe. »
Rixes entre jeune à la vogue…en 1838
La presse se fait écho des bagarres qui ont lieu lors des vogues entre bandes de jeunes.
« Dimanche, une rixe a eu lieu entre des jeunes de la Croix-Rousse et d’autres jeunes gens de Caluire, à propos de la vogue. La force armée a été obligée d’intervenir, et plusieurs militaires ont été assaillis à coups de pierres. Cependant, grâce à l’énergie des soldats, le calme a été bientôt rétabli. Plusieurs jeunes gens des plus mutins ont été arrêtes et mis sous la main de la justice. »
« Dimanche, une rixe a eu lieu entre des jeunes de la Croix-Rousse et d’autres jeunes gens de Caluire, à propos de la vogue. La force armée a été obligée d’intervenir, et plusieurs militaires ont été assaillis à coups de pierres. Cependant, grâce à l’énergie des soldats, le calme a été bientôt rétabli. Plusieurs jeunes gens des plus mutins ont été arrêtes et mis sous la main de la justice. »
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