Les canuts et les conditions de travail des enfants

Dans  le numéro 10 du 31 janvier 1842 de l’Echo de la Fabrique de 1841 un article qui prouve s’il en était besoin, l’intérêt que portent les chefs d’atelier concernant l’amélioration des conditions de travail des enfants.

 « M.  Coignet, fabricant d’étoffe de soie, rue Celu n° 3 nous écrit pour nous demander l’adresse de M. Lanteires, inventeur d’un nouveau procédé de fabrique pour suppléer les enfants dans le tirage des fers, ou celle de M. Martinière. Comme ces adresses ne sont pas connues de nous, nous invitons ces deux honorables industriels à nous les faire parvenir dans leur intérêt et dans celui de la Fabrique. Nous extrayons de la lettre de M. Coignet le passage suivant :

« Fabriquant en ce moment l’article velours frisé, pour broches, c’est la nécessité qui m’engage à m’adresser à vous pour savoir la demeure de ces messieurs. Je suis forcé de me servir de fers extrêmement fins portant de petites pedames, ce qui fait, jusqu’à ce que la main soit accoutumée et les doigts durcis, un mal extrême à l’enfant chargé de tirer les fers, et cela pour un salaire de 10 à 60 c. par jour. L’invention de M. Lanteires sera donc un véritable bienfait pour ces jeunes enfants, qu’on emploie ordinairement à l’âge où ils devraient aller à l’école. »