Dans la rubrique « Coup de navette » le canut de l’Echo de la Fabrique* peut donner libre court à son humour. Parfois très codées des réflexions sont pour nous difficile à comprendre. Mais il en est d’autres qui ont franchies 180 ans sans une ride.
« Commandements d’un fabricant :
Dimanche et fête ne feras
Qu’aux fins de pièces seulement.
Dix-huit heures travailleras
Même les nuits pareillement.
Tous les métiers tu monteras
Sans demander défraiement.
Toutes les pièces recevras
Prix de façon verbalement.
Et dans la cage attendras
Sans murmurer et patiemment.
Argent tu ne demanderas
Qu’au jour fixé par règlement. »
« On demandait à un homme de loi pourquoi il y aurait 9 prud’hommes marchands et seulement 8 ouvriers. C’est, répondit-il, pour qu’il y ait autant de raison d’un côté que de l’autre. »
« Oraison d’un ouvrier :
Notre père qui êtes aux Capucins, que la conscience vous advienne ; que votre volonté soit modeste dans vos comptes comme dans vos prix ; donnez des façons pour vivre en travaillant ; pardonnez nos besoins factices comme nous vous pardonnons nos courses inutiles, ne nous laissez pas succomber sous le poids de nos veilles et délivrez nous de la concurrence en vous contentant d’un petit bénéfice. »
« Quand on dit à un égoïste que les ouvriers se meurent de faim, il répond : ce ne sont ceux-là qui se plaignent. »
« On félicitait un ouvrier de ce qu’il n’avait pas été blessé dans les trois journées** : Parbleu, répondit-il, les négociants nous avaient tellement fait maigrir qu’ils ne pouvaient plus nous ajuster. »
*Journal des canuts mutuellistes de 1831 à 1834 voir : http://echo-fabrique.ens-Ish.fr
** La révolte des canuts des 21, 22 et 23 novembre 1831
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