Dans l’Echo de la Fabrique de mai 1832 on peut lire cet article :
« Sur l’Europe des peuples.
Si trop longtemps une classe d’hommes s’est liguée sous le nom de Sainte-Alliance pour arrêter les progrès et partant, le bonheur des classes inférieures, le jour est arrivé où les travailleurs doivent former une alliance qui sera au moins plus sainte. Cette alliance ne troublera pas, comme la première, le repos des gouvernants ; elle ne bouleversera pas les états ; au contraire, elle en rétablira l’harmonie en assurant aux nations une paix durable. La borne des états ne sera plus une ligne de démarcation où doivent s’arrêter les sympathies et les peuples, pressés par les mêmes besoins, ne formeront qu’une grande et heureuse famille.
Que l’homme pensant, l’être doué d’une âme généreuse descende en lui-même ; pourquoi, lorsqu’il est obligé de travailler sans relâche, de gagner son pain à la sueur de son front, pourquoi serait-il l’ennemi de celui qui éprouve les mêmes peines, les mêmes souffrances, parce qu’il est né sur les bords de la Tamise ou sous le ciel brûlant de l’Andalousie ? Cet homme n’est-il pas un industriel comme lui ? Comme lui n’a-t-il pas besoin que l’association des peuples vienne améliorer son sort ? Et que sont les rivalités des nations à côté de ce besoin de paix et de prospérité ? De qui les guerres dévorent-elles le sang, si ce n’est celui des prolétaires ? Le temps des conquêtes est passé et la plus belle, celle qui reste à faire, c’est de mettre en rapport tous les peuples, de faire que les sociétés industrielles se développent et franchissent les bornes des états pour porter, en tous lieus, cet amour mutuel que se doivent les hommes et faire disparaître d’anciens préjugés."
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