Dans les années 1840 on voit se multiplier les ateliers religieux. Les canuts ne vont pas laisser faire et de nombreuses actions seront entreprises notamment auprès de M. de Bonald l’archevêque de Lyon qui d’ailleurs ne sera pas insensible à leurs arguments. Exemple les extraits d’un article de mars 1841 dans l’Echo des Ouvriers « journal des intérêts de la Fabrique et des chefs d’ateliers. »
« La pétition qui depuis si longtemps devait être présentée à M. de Bonald, pour obtenir de ce prélat l’abolition du travail des étoffes de soie dans les communautés religieuses, lui a été adressée jeudi 4 mars.
A 10 h du matin, la commission de 12 chefs d’atelier se rendit à l’archevêché et présenta la pétition. Après avoir interrogé les chefs d’atelier et s’être assuré, par le franchise de leurs réponses, que leurs intentions n’étaient que des intentions de paix et de concorde, qu’ils voulaient non pas l’abolition des maisons religieuses et des Providences en général, mais bien l’extinction seulement d’un monopole établi au détriment de leurs familles et de la Fabrique lyonnaise, M. de Bonald leur a promis appui et protection sans borne, ajoutant qu’il ferait tout ce qui dépendrait de lui pour assurer la prospérité des ouvriers de Lyon. Il les a assurés qu’à l’avenir, nulle permission émanant de son pouvoir spirituel ne serait donné pour l’établissement de nouvelles communautés-ateliers, communautés qui ne peuvent être considérées comme soumises à ses ordres que d’autant qu’elles appartiennent à un ordre quelconque et qu’il les pourvoit d’un aumônier. Il a également donné promesse de faire cesser le dévidage qui s’exploite également au détriment d’une multitude de femmes n’ayant que cela pour soutenir leur existence. Ces derniers jours il a d’ailleurs spécifié à une communauté nouvelle qu’elle n’aurait son accord qu’à la condition expresse et spéciale que cette communauté ne contiendrait non seulement aucun métier à tisser mais pas même une mécanique à dévider. »
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