Par mesure d’économie ?
Sur la plaque ronde de la fontaine de la place Louis Pradel, est écrit un vers : « Permets m’amour penser quelque folie », mais il n’est pas signé ! Est-ce parce que chacun est sensé connaître par cœur l’œuvre de Louise Labé ou par mesure d’économie ? Et puis, pourquoi n’avoir pas mis le titre du sonnet… par pudeur ? Il est vrai que : « Baise m’encor, rebaise-moi et baise »aurait fait frémir plus d’un Lyonnais se rendant à l’Opéra ou à l’Hôtel de Ville !
Mariage royal
Souvent le visiteur qui lève son regard sur la façade de l’Hôtel de Ville se demande qui est cet homme fier sur son cheval. Une fois renseigné, il s’agit d’Henri IV, il ne peut s’empêcher de demander pour quelle raison les Lyonnais l’honore, la poule au pot n’entrant pas dans les spécialités culinaires des gones. C’est que le 17 décembre 1601 il convola en justes noces avec Marie de Médicis en la cathédrale Saint-Jean. Lyon vaut bien un second mariage…
La fresque de la Bourse du Travail
Les murs peints sont à la mode et personne ne s’en plaint. Il y a une fresque beaucoup plus ancienne sur la façade de la Bourse du Travail. Cette mosaïque de 172 m² est due à Ferdinand Fargeot à qui l’on avait imposé un thème : « La vie embellie par le travail ». Les personnages représentants des ouvriers côtoient six personnalités. Trois architectes, Meysson, Baud et Gabriel Rambaud, le docteur Sahuc, le fondateur de la coopérative « l’Avenir » et Edouard Herriot maire de Lyon.
Faute d’orthographe ?
Sur le plateau croix-roussien une rue porte un nom qui est souvent sujet à polémique. En effet la rue de Nuits a un S ! Certains guides assurent qu’il s’agit d’une faute d’orthographe, soupçonnant ainsi les employés de la Ville d’être mauvais en français. Et bien ces derniers ont raison car il s’agit d’évoquer la bataille du 18 décembre 1870 de Nuits-Saint-Georges où tant de Lyonnais trouvèrent la mort. Cette tragédie donna lieu à une émeute à la Croix-Rousse.
L’auteur des grilles du Parc
La porte monumentale du Parc de la Tête d’Or fait l’admiration de tous. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler les grilles de la place Stanislas à Nancy qui elles sont l’œuvre de Jean Lamour. A Lyon c’est le serrurier d’art Joseph Bernard qui les réalisa en 1901. Ce bon gone est l’exemple même d’une réinsertion réussie. En effet il sortait de prison pour activités anarchistes quand on lui confia se travail pour un prix non négligeable : 104 800 francs or !
La première coopérative est lyonnaise
Au 95 de la montée de la Grande Côte une plaque rappelle qu’ici fut fondée en 1835 la première coopérative de consommation : « Le commerce Véridique et Social. Inspirée par les idées de Fourier elle prouve combien les tisseurs sur soie n’hésitaient pas à imaginer une société fondée sur la solidarité et la fraternité. Un petit monument dans le jardin des plantes rappelle ce grand rêve et honore les deux principaux créateurs, Michel Derrion et Joseph Reynier.
Pierre Poivre : un casse tête pour les biographes
Une rue du 1er arrondissement rend hommage à Pierre Poivre (1719-1786), grand voyageur, naturaliste et économiste de talent. Il est un casse tête pour les biographes. En effet on a écrit que c’est lui qui avait donné son nom à cet épice, il n’en est rien. Le « piper aromaticus » était connu depuis longtemps. D’autre part on le fait mourir à Saint-Romain-de-Couzon alors que le docteur Beauvisage assure qu’il décéda place Louis-le-Grand, aujourd’hui place Bellecour.
Impressionnant mâchon !
Le premier mâchon des Amis de Guignol se déroula à la brasserie Kléber, place de la Comédie le 24 février 1914, à 7 h ½ du soir. Ils sont soixante gones à s’attabler pour un repas qui laisse rêveur. Qu’on en juge : « paquets de couenne, gratons, os de china, rouelle de veau, gratin de pommes de terre, dinde de marrons, salade de groin d’âne et de dents de lion avec « de z’harengs », bugnes, fromage bleu, rigotes, rougerets, dessert et pots de Beaujolais… une moyenne de…trois pots par personne !
La colline aux trois 8
Le regretté René Dejean désignait Fourvière comme la colline aux trois 8. Le 8 septembre 1643 date depuis laquelle le chef du diocèse bénit la ville et le maire fait don d’un écu. Le 8 décembre 1852 quand les habitants mirent spontanément des lampions aux fenêtres en honneur de la statue de la Vierge et le 8 octobre 1870 qui rappelle la promesse faite d’édifier une grande chapelle si les Prussiens n’entraient pas à Lyon. Un vœu exaucé et une promesse tenue : la basilique.
Les devises de Lyon
La devise la plus connue est sans doute : « Avant ! Avant ! Lion le Melhor ! » C’est le cri que poussaient les commerçants et artisans, les bourgeois de la rive gauche, en lutte contre le clergé pendant la rebeyne de 1269. L’autre devise : « Suis le Lion qui ne mord point sinon quand l’ennemi me poingt » est un extrait d’un poème de Clément Marot écrit en 1536 dans lequel il évoque également le « Lion plus doux que cent pucelles. »
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