La devise de 1831
Lors de la révolte des Canuts des 21, 22 et 23 novembre 1831 va apparaître le drapeau noir frappé de la devise : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ». Le drapeau noir est le symbole du deuil. S’il apparaît le 29 juillet 1830 sur l’Hôtel de Ville de Paris lors des « Trois glorieuses » et le 20 septembre 1831 à Grenoble à l’occasion des troubles survenus lors de l’annonce de la capitulation de Varsovie, il prendra toute sa signification lors de cette révolte. Mazon dans son livre « Evénements de Lyon ou les trois journées de novembre 1831 » écrit : « La troupe des ouvriers s’est dirigée vers le quartier des Capucins où habitaient principalement les négociants en soie, portant avec eux un drapeau noir sur lequel était une tête de mort et ces mots : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ». Selon d’autres témoignages, celui du maire de Meximieux ou de la Gazette du Lyonnais par exemple, la devise des ouvriers aurait été : « Du pain en travaillant ou la mort en combattant ». Aujourd’hui on s’accorde à reconnaître comme exacte la première devise. Le préfet Bouvier-Dumolart écrit dès le 26 octobre : « Ces malheureux en travaillant 18 h par jour ne gagnait pas seulement pour vivre ». Ce qui fait dire à Fernand Rude, l’historien incontestable de cette période de l’histoire de Lyon : « Maintenant ils veulent gagner assez pour pouvoir vivre en travaillant. Les ouvriers ne demandent pas tant « du travail », comme on l’a cru trop souvent, qu’un plus haut salaire. » Cette devise a un auteur. Il s’agit de Jean-Claude Romand, tailleur.
A propos de Jean-Claude Romand Il est né à Montréal dans l’Ain. Tailleur dans les années 1820, il est confronté à la crise du vêtement lyonnais en 1827. Il sera réduit à la misère et deviendra un Républicain fervent. Il va participer activement aux journées de novembre en tentant de rallier les canuts à la cause républicaine. Sans succès. Arrêté le 29 janvier 1832, Romand sera condamné par le jury de Riom à 2 ans de prison. Le jury de Lyon, lui infligera une peine de 5 ans de travaux forcés pour un vol minime commis quelques semaines avant l’insurrection alors qu’il était « sans travail et sans pain ». Il sera plus tard réhabilité. Il écrira en prison un livre : « Confession d’un malheureux. Vie de Jean-Claude Romand, força libéré par lui-même. » (Publié par Edouard Servan de Sugny en 1846).
Enfin je trouve des renseignements sur cet ascendant Jean Claude romand, dont j'ai entendu parler dans la famille et dont je possède le certificat de réhabilitation
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